Hope / Al Amal, la première mission arabe en orbite martienne
Article original publié le 10/02/2021, modifié le 14/02/2021
Ce 9 février, la sonde Hope / Al Amal (espoir en français) des Emirats Arabes Unis vient de réussir une étape critique de sa mission : l’insertion en orbite martienne.
Les Emirats Arabes Unis deviennent la 5e nation après la Russie (URSS), les Etats-Unis, l’Europe et l’Inde à réussir cette prouesse technologique.
Ce n’est pas si facile que cela n’y parait. Après 204 jours de vol, la sonde avait décollé le 20 juillet dernier depuis le Japon, et 480 millions de kilomètres parcourus, il fallait réussir à freiner suffisamment pour être pris dans l’attraction de la planète rouge.
A 15 h 30 UTC, les 6 propulseurs de 120 Newton sont allumés pour 27 minutes afin de freiner la sonde. En cas de défaut de propulsion jusqu’à 2 moteurs, le freinage peut avoir lieu mais il faudra aux 4 moteurs restant compenser la perte de puissance et rester allumés pendant 40 minutes.
C’est seulement à 16h08 UTC, si tout va bien, que les contrôleurs au sol au centre de contrôle du centre spatial Mohammed bin Rashid reçoivent via les antennes du Deep Space Network de la NASA si l’allumage des moteurs s’est bien passé.
Puis à 16h13 UTC la sonde entre dans une coupure radio d’environ 15 minutes en passant derrière Mars. C’est seulement après le retour des transmissions radio que les contrôleurs au sol peuvent confirmer que Hope est sur une orbite martienne.
Une première image de Mars publiée le 14 février
La mission scientifique commence
Hope se retrouve désormais sur une orbite de capture préliminaire de 1 000 x 49 380 km. Des manœuvres supplémentaires au cours des trois prochains mois mettront la sonde sur une orbite finale équatoriale inédite où la mission scientifique pourra commencer.
L’objectif de Hope est d’étudier les changements dans l’atmosphère de Mars au cours des cycles diurnes et saisonniers, et d’observer les nuages et les tempêtes de poussière. La sonde mesurera également les changements de température, de poussière, de glace et de gaz dans les différentes couches de l’atmosphère grâce à 3 instruments :
■ Emirates eXploration Imager (EXI), un imageur multi-longueur d’onde capable de capturer des images visibles de 12 mégapixels de Mars. EXI mesure également la distribution de la glace d’eau et de l’ozone dans la basse atmosphère en utilisant les bandes ultraviolettes.
■ Emirates Mars Infrared Spectrometer (EMIRS), un spectromètre infrarouge qui examinera les profils de température entre la surface et la basse atmosphère de Mars, la profondeur optique des nuages de glace, de la vapeur d’eau et la poussière dans l’atmosphère.
■ Emirates Mars Ultraviolet Spectrometer (EMUS), un spectromètre UV qui va déterminer la répartition du monoxyde de carbone et de l’oxygène dans la thermosphère. EMUS mesure également la distribution de l’oxygène et de l’hydrogène dans l’exosphère de Mars.
Les Emirats Arabes Unis n’ont pas réalisé la sonde tous seuls. La partie scientifique a été portée par l’Université du Colorado au Laboratoire pour la physique de l’atmosphère et de l’espace (Laboratory for Atmospheric and Space Physics ou LASP) de Boulder, et le planétologue français François Forget, responsable du Laboratoire de météorologie dynamique, a contribué sur la partie météorologie.
La fierté d’un pays
Après 7 ans de développement, les Emirats Arabes Unis sont fiers de leur réalisation et l’affichent haut et fort sur la plus haute tour au monde, la Burj Khalifa (828 m) à Dubaï.
Les articles précédents sur la mission : https://reves-d-espace.com/tag/hope/
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