Premières données d’EMIT, une nouvelle expérience pour le climat à bord de l’ISS
EMIT (Earth Surface Mineral Dust Source Investigation) est une expérience développée par le Jet Propulsion Laboratory de la NASA qui a été installée fin juillet à bord de la Station Spatiale Internationale.
L’expérience est arrivée à bord d’un cargo de ravitaillement Dragon, le CRS-25, dans la soute non pressurisée. Grâce au bras robotique Canadarm-2 et surtout à sa « main » Dextre, commandés depuis le centre de contrôle de la NASA à Houston, l’expérience a été installée à l’extérieur de la Station sans l’aide des astronautes à bord, mais l’opération a pris près de 40 heures.
Développé par le Jet Propulsion Laboratory de la NASA en Californie du Sud, EMIT réalisera des cartographies de la composition des poussières minérales des régions arides de la Terre pour mieux comprendre comment la poussière affecte le réchauffement et le refroidissement climatiques. L’instrument fonctionne en mesurant les centaines de longueurs d’onde de lumière réfléchies par les matériaux du sol. Différentes substances reflètent différentes longueurs d’onde de lumière, produisant une sorte d’empreinte spectrale qui, lorsqu’elle est collectée par un spectromètre d’imagerie et analysée par les scientifiques, révèle de quoi elles sont faites.
L’instrument scientifique a été rapidement mis en œuvre et a effectué ses premières mesures, créant un « cube d’image ».
L’image à l’avant du cube montre un mélange de matériaux en Australie occidentale : le sol exposé (brun), la végétation (vert foncé), les champs agricoles (vert clair), une petite rivière et les nuages. Les couleurs arc-en-ciel s’étendant à travers la partie principale du cube sont les empreintes digitales spectrales des taches correspondantes dans l’image avant.
L’instrument EMIT mesure la signature spectrale de la lumière provenant de matériaux tels que la végétation, les rochers, la neige et la glace, et les surfaces artificielles.
La mission principale d’EMIT sera de collecter des mesures de 10 minéraux de surface importants (hématite, calcite, dolomite, et le gypse, par exemple) dans les régions arides productrices de poussière d’Afrique, d’Asie, d’Amérique du Nord et du Sud, et de l’Australie.
Les empreintes digitales spectrales des minéraux de poussière permettent aux scientifiques de déterminer sa composition. Alors que les particules sombres et riches en fer absorbent fortement l’énergie du Soleil (et donc potentiellement réchauffer une zone), les argiles de couleur claire la reflètent (refroidissant la zone ?). À l’heure actuelle, les scientifiques ne savent pas si la poussière minérale a un effet sur le réchauffement climatique, alors que la poussière minérale soufflée dans l’air peut parcourir des distances importantes et affecter le climat, la météo, la végétation, etc.
EMIT va recueillir des images pendant un an pour générer des cartes de la composition minérale dans les régions de la Terre qui produisent de la poussière.
Les scientifiques ont actuellement environ 5000 mesures de ces phénomènes par des satellites d’observation de la Terre mais avec EMIT, ils espèrent dépasser le milliard de mesures.
Pour plus d’informations : le site officiel d’EMIT (source de l’article)