Akatsuki : mise en orbite réussie autour de Vénus
En raison de l’actualité spatiale chargée, notamment côté ISS, cet article a mis un peu de temps à sortir, mais vu le sujet, après cinq ans d’attente, vous pouviez attendre quelques jours de plus, non ?
La sonde japonaise Akatsuki arrive autour de Vénus… avec cinq ans de retard
La sonde japonaise Akatsuki (aube en japonais) aurait dû atteindre Vénus en décembre 2010 après un décollage en mai 2010. Mais malheureusement, un mauvais fonctionnement de son système de propulsion lui fit manquer sa première mise en orbite autour de Vénus car la sonde n’avait pas été assez ralentie. Du coup, elle s’est retrouvée sur une orbite autour du Soleil.
Depuis le 9 décembre, Akatsuki est sur une orbite elliptique allongée, avec le point le plus éloigné, l’apoastre, à 440000 km de Vénus. Au point le plus bas de son orbite, le périastre, Akatsuki passe à environ 400 kilomètres au-dessus de la planète. La période orbitale est de 13 jours et 14 heures.
Objectif de « Venus Climate Orbiter » : percer les mystères de l’atmosphère de Vénus
Vénus a longtemps été considérée comme la planète sœur de la Terre, non seulement parce que sa taille et sa distance du Soleil sont similaires à celles de la Terre, mais aussi parce que sa formation est considérée comme similaire à celle de la Terre à la période de genèse du système solaire. Cependant, Vénus est en fait très différente de la Terre en raison de son atmosphère riche en dioxyde de carbone (CO2), avec une température élevée et des nuages d’acide sulfurique épais. Ainsi, au-dessus de la surface de Vénus, des vents violents soufflent, atteignant près de 400 km/h. L’étude de Vénus fournira des indices pour comprendre pourquoi la Terre est devenue une planète « paisible » contrairement à Vénus et aussi pour aider à comprendre le changement climatique sur Terre.
Akatsuki, ou appelée également en anglais Venus Climate Orbiter, est équipée de 4 caméras couvrant l’infra-rouge, l’ultra-violet et les ondes radios, ainsi qu’un détecteur de foudre. Grâce aux données recueillies dans ces différentes longueurs d’onde, et grâce à la grande orbite elliptique, les scientifiques espèrent faire des observations globales des phénomènes météorologiques de la planète et de sa surface, faire des modèles tridimensionnels de l’atmosphère et des nuages, ainsi que des observations des particules atmosphériques de Vénus s’échappant dans l’espace. Il sera également possible de prendre des photos en gros plan de Vénus, et d’observer les vents de tempête qui soufflent sur la surface de Vénus, à des vitesses qui atteignent 100 m/s, soit 60 fois la vitesse à laquelle Vénus tourne. Ce phénomène reste le plus grand mystère de Vénus, car il ne peut pas être expliqué d’un point de vue météorologique. De plus, les scientifiques espèrent confirmer la présence de volcans actifs.
Ces instruments vont être testés complètement pendant 3 mois pour une mise en service totale de la sonde en avril 2016, pour une mission de 2 ans minimum. Dans le même temps, la JAXA va également ajuster progressivement l’orbite pour décaler son orbite elliptique à la période d’environ neuf jours.
Initialement, des observations devaient être conduites en complément de celles de la sonde européenne Venus Express. Par exemple, les informations acquises par la Venus Express sur les profils verticaux des nuages et des constituants mineurs étaient indispensables pour l’interprétation correcte des images d’Akatsuki. Mais Venus Express a terminé sa mission en décembre 2014.
Premières images de Vénus par Akatsuki
Source principale de l’article via le site de la JAXA.
Rappel : Akatsuki = Aube (comme Rassvet ou Zarya en russe)