2 cargos arrivés à l’ISS en 2 jours : Progress MS-03 et Dragon CRS-9
En un peu plus de 24 heures, ce sont deux cargos de ravitaillement qui sont arrivés à la Station Spatiale Internationale.
Le cargo Progress MS-03
Mardi 19 juillet à 0h20 UTC, après un peu plus de 2 jours de vol, le cargo Progress MS-03 (ou P64 selon la dénomination NASA) s’est arrimé automatiquement à l’ISS, au niveau du module Pirs russe.
Le lancement de ce cargo avait eu lieu le 16 juillet. Comme il ne s’agit que du troisième modèle de cargo de nouvelle génération MS, le vol a duré plus que les 6 heures des vols précédents des cargos TMA le temps de tester les nouveaux systèmes embarqués.
Le cargo amène 2,6 tonnes de matériel pour les expériences russes, de l’eau et du carburant dont 1230 kg dans le compartiment pressurisé. 705 kg de carburant seront transférés dans les réservoirs de la Station, afin de remonter (booster) l’altitude de la Station qui perd progressivement chaque jour quelques centimètres d’altitude à cause de la gravité terrestre. 50 kg d’oxygène et d’air vont permettre de revivifier l’atmosphère de l’ISS.
Ce cargo va rester entre 5 et 6 mois à bord de l’ISS, pendant lesquels l’équipage va progressivement retirer le fret amené, mais aussi le remplir des « poubelles » de la Station (matériel usagé par exemple).
Le Dragon CRS-9
Le neuvième cargo Dragon dans le cadre du contrat de ravitaillement de la Station entre la NASA et une société privée, ici SpaceX, est arrivé le 20 juillet. Contrairement aux cargos Progress qui s’arriment à l’ISS automatiquement, ce cargo est d’abord capturé par le bras robotique Canadarm2 puis est amené au point d’accrochage, le Port.
Lancé le 18 juillet, le cargo CRS-9 amène 2257 kg de fret, dont 930 kilos d’échantillons pour des expériences scientifiques.
Certaines de ces expériences ont pour l’objectif de mieux comprendre les effets de l’apesanteur sur le fonctionnement des cellules cardiaques, musculaires et osseuses. Un séquenceur d’ADN que testeront les astronautes de l’ISS a la capacité d’identifier des microbes, de diagnostiquer des maladies et d’évaluer l’état de santé des six membres d’équipage, et peut même aider à détecter de l’ADN provenant du système solaire, selon la NASA.
Il y a également un groupe de 12 souris mâles, expérience de l’agence spatiale japonaise, la JAXA, qui va vivre dans l’espace pendant un mois avant de revenir à la Terre en vie, une première pour l’ISS car les rongeurs allant jusqu’à présent dans la Station avaient seulement un billet aller simple… L’étude se penche sur les effets de l’environnement spatial sur les organes internes des souris et c’est la première à examiner les effets néfastes sur plusieurs générations.
Dans la partie non pressurisée du cargo, il y a le « International Docking Adapter 2 », un dispositif critique nécessaire à la conversion du port d’attache pour les Navettes Spatiales en port d’accueil des futurs vaisseaux habités commerciaux américains dont le premier devrait être lancé fin 2017. Il s’agit du 2e modèle après la perte du premier modèle dans l’échec du lancement de Dragon CRS-7
Le CRS-9 devrait revenir sur la Terre le 29 août et ramènera 580 kilos d’échantillons d’expériences scientifiques effectuées en microgravité, ainsi que des déchets et autres matériels usagés. Contrairement aux cargos Progress qui se consument au retour dans l’atmosphère terrestre, les cargos Dragon amerrissent et sont récupérés.
Dans la conférence de presse d’après lancement du CRS-9, la NASA et SpaceX ont déclaré que la première réutilisation d’un cargo Dragon aurait probablement lieu début 2017.
La configuration de l’ISS après l’arrivée de ces 2 cargos :
A noter que, sous toutes réserves, le premier équipage d’un Crew Dragon (mission DM-2) devrait être composé de Douglas Hurley et Sunita Williams. Ce sera pour tous deux leur 3e vol.
Or ils sont tous deux de la NASA – tout comme Eric Boe et Robert Behnken qui devraient effectuer le premier vol d’un Boeing CST-100 « Starliner ». Ce sera également leur 3e vol.
A ce jour, on ne connait toujours pas les noms des futurs astronautes privés des sociétés SpaceX et Boeing même si on peut avoir quelques idées…
Il en est de même pour les deux taïkonautes qui devraient partir en octobre à bord de Shenzhou XI.
Cela fera toujours deux Chinois de moins sur Terre.