Rotation d’équipage à la station spatiale chinoise

Le 25 avril, un nouvel équipage est arrivé à la station spatiale chinoise (CSS) à bord du vaisseau Shenzhou-18. Le 30 avril, c’est l’équipage précédent, Shenzhou-17, qui est revenu sur Terre. Depuis fin 2021 et Shenzhou-13, la station spatiale chinoise est continuellement habitée au gré des rotations des équipages tous les 6 mois environ.

Arrivée de Shenzhou-18

Le 25 avril à 2h59 UTC, le vaisseau Shenzhou-18 et son équipage de 3 astronautes, Ye Guangfu, Li Guangsu et Li Cong, décollait à bord d’une Long March 2F.

Après 6,5 heures de vol, le vaisseau s’est amarré à la station spatiale chinoise à 19h32 UTC côté nadir (face à la Terre) du module Tianhe et les 3 astronautes ont rejoint l’équipage actuel dans la CSS vers 21h04 UTC.

Li Guangsu et Li Cong, sélectionnés en 2020, réalisent leurs premiers vols. C’est le second vol longue durée pour Ye Guangfu (44 ans) après Shenzhou-13 en octobre 2021. Il cumulait jusqu’à présent 182 jours dans l’espace et une sortie spatiale de 6 heures.

Les 3 astronautes vont réaliser des expériences à bord de la CS, mais l’une d’elles est particulièrement intéressante et spécifique : créer un « aquarium » et d’élever des poissons en apesanteur. Ils créeront une version simplifiée d’un écosystème aquatique utilisant des poissons zèbres et des algues pour étudier comment l’environnement spatial affecte leur croissance et l’équilibre du système.

L’équipage Shenzhou-18 devrait rentrer sur Terre en octobre, relayé par un nouvel équipage, Shenzhou-19.

Retour sur Terre pour Shenzhou-17

Après une cérémonie de passation des commandes de la station, l’équipage Shenzhou-17, Jiang Xinlin, Tang Hongbo, Tang Shengjie, s’est préparé au retour sur Terre.

Le vaisseau Shenzhou-17 s’est séparé de la CSS le 30 avril à 0h40 UTC, pour un vol de rentrée atmosphérique assez rapide en moins de 10 heures.

L’atterrissage de la capsule et des 3 astronautes a eu lieu à 9h46 UTC sur le site Dongfeng dans le désert de Gobi, près du site de lancement de Jiquan d’où ils avaient décollé le 26/10/2023, et l’équipage a pu être sorti de la capsule un peu moins d’une heure plus tard.

L’équipage de Shenzhou-17 a passé un peu moins de 188 jours dans l’espace. C’était le second vol pour Tang Hongbo, qui cumule ainsi 279 jours dans l’espace, et le premier vol pour Jiang Xinlin et Tang Shengjie.

La capsule ramène également sur Terre 31,5 kg d’expériences scientifiques menées dans la CSS : des échantillons biologiques (en autres, des cellules souches mésenchymateuses de la moelle osseuse, des cristaux de protéines, et des graines) et des échantillons de matériaux dont certains exposés à l’extérieur de la station. Le tout pour analyser en laboratoires sur Terre l’impact de la microgravité.

L’équipage Shenzhou-17 a effectué 2 sorties spatiales le 21 décembre 2023 et le 2 mars 2024 pour réparer des panneaux solaires du module central Tianhe, qui avaient été endommagées par des débris spatiaux. Tianhe aurait subi une perte partielle d’alimentation électrique en raison de l’impact des débris spatiaux sur les câbles électriques d’un panneau solaire.

Lin Xiqiang, directeur adjoint de la CMSA (Agnce Spatiale Chinoise des vols habités), a déclaré lors d’une conférence de presse, que la » station spatiale a exécuté des manœuvres à plusieurs reprises pour échapper aux impacts de débris spatiaux et que des mesures préventives avaient été prises pour atténuer les dangers résultant des activités humaines croissantes dans l’espace ces dernières années ». Selon Lin, « la Chine a renforcé sa capacité à prévoir avec précision les orbites de la station spatiale et des petites cibles en orbite basse, optimisé les procédures d’alerte et d’évitement des collisions spatiales et réduit le taux de fausses alarmes de 30 % ».

À l’avenir, la caméra haute définition du bras robotique de la station spatiale et les caméras portatives des astronautes en sorties spatiales seront utilisées pour inspecter l’état extérieur de la CSS et analyser la proportion et le mécanisme des impacts de petits débris.

La Chine acquiert rapidement un maximum d’expérience et de compétences en orbite basse, en attendant les vols lunaires. Mais ça, c’est en partie l’objet de cet article que vous pouvez avoir manqué : La Chine se prépare à retourner sur la Lune et vise aussi les vols habités.