Nouvel échec pour l’entreprise privée japonaise ispace : Hakuto-r RESILIENCE s’est crashé sur la Lune
Grosse déception pour l’entreprise japonaise ispace : sa deuxième mission lunaire Hakuto-R n’aura pas fait mieux que la première. Les communications avec l’atterrisseur RESILIENCE ont été interrompues à quelques minutes de l’alunissage attendu le 5 juin vers 19h17 UTC. L’atterrisseur semble s’être crashé sur la Lune.
La deuxième mission lunaire d’ispace avait débuté avec le lancement le 15 janvier dernier de l’atterrisseur RESILIENCE. Après un premier survol de la Lune le 15 février, le lander s’était mis en orbite lunaire le 5 mai. Pour en arriver là après 4 mois de voyage, la sonde avait suivi une vaste trajectoire entre la Lune et la Terre afin d’économiser au maximum le carburant.
Le 28 mai, les ingénieurs d’ispace ont mené avec succès une manœuvre de contrôle orbital pour placer RESILIENCE sur une orbite circulaire autour de la Lune à une altitude 100 km.
Le 5 juin à 18h13 UTC, les ingénieurs ispace du centre de contrôle de mission HAKUTO-R à Nihonbashi près de Tokyo ont transmis des commandes pour le démarrage de la phase de descente de l’atterrisseur.

RESILIENCE est descendu d’une altitude d’environ 100 km à environ 20 km, puis a réussi à allumer son moteur principal comme prévu pour commencer la décélération.
Les communications ont été perdues u peu moins de 2 minutes avant l’heure d’atterrissage prévue.
La télémétrie avant la perte de communication indiquait une vitesse de 187 km/h et une altitude de 52 m. Après 3 secondes, il passera à « vitesse -, altitude -223 m ». Sa vitesse étant de 187 km/h (ou 52 m/s), l’atterrisseur aurait atteint la surface de la Lune en 1 seconde. Soit un atterrissage brutal.
Le live d’ispace a été interrompu après un moment d’hésitation sur le devenir de l’atterrisseur mais sans réel espoir d’un atterrissage réussi.
Un peu plus tard dans la nuit, ispace a publié un communiqué sur la situation de l’atterrisseur :
Le 6 juin 2025 (JST), l’atterrisseur lunaire RESILIENCE a commencé une séquence d’atterrissage pour tenter d’atterrir sur la surface lunaire. Après la séquence d’atterrissage, le centre de contrôle de mission n’a pas pu établir de communications avec l’atterrisseur lunaire RESILIENCE. Le 6 juin 2025 à 8 heures du matin, les contrôleurs de mission ont déterminé qu’il était peu probable que la communication avec l’atterrisseur soit rétablie et que, par conséquent, l’achèvement de Success 9 n’était pas réalisable. Il a été décidé de conclure la mission.
ispace a confirmé que l’attitude de l’atterrisseur comme étant presque vertical au moment de la perte de la télémétrie. Par contre, les mesures de distance par rapport au sol lunaire semblent avoir pris trop de temps à être interprétées par le logiciel de bord et donc le freinage a été trop lent, résultant au crash de RESILIENCE sur le sol lunaire.
Sur la base des données actuellement disponibles, le Centre de contrôle de mission a pu confirmer ce qui suit : Le télémètre laser utilisé pour mesurer la distance à la surface lunaire a connu des retards dans l’obtention de valeurs de mesure valides. En conséquence, l’atterrisseur n’a pas pu décélérer suffisamment pour atteindre la vitesse requise pour l’atterrissage lunaire prévu. Sur la base de ces circonstances, on suppose actuellement que l’atterrisseur a probablement effectué un atterrissage brutal sur la surface lunaire« . « Après la perte de la communication avec l’atterrisseur, une commande a été envoyée pour redémarrer l’atterrisseur, mais la communication n’a pas pu être rétablie.
ispace donnera sans doute d’autres informations sur ce qu’il s’est passé comme ils l’avaient fait lors de l’échec d’Hakuto-R Mission 1 en avril 2025. D’après les informations actuelles, il apparaît que les raisons de ce deuxième échec diffèrent de celles du premier, étant donné que le télémètre laser (LIDAR) semble avoir correctement fonctionné cette fois-ci.
Les radioamateurs d’AMSAT aux Pays-Bas ont eux aussi pu constater la perte de signal avant l’heure d’atterrissage prévue à 19h17 UTC :
Le radiotélescope Dwingeloo aux Pays-Bas avait suivi également la phase finale d’alunissage et a vu le signal et sa réflexion lunaire proches l’un de l’autre avant la perte de signal, indiquant que le lander était très proche de la surface lorsque le signal a disparu.

Il s’agit d’une très grosse déception sans aucun doute pour les équipes de ispace au Japon, aux États-Unis et au Luxembourg (responsable du rover TENACIOUS). L’entreprise a déjà entamé le développement de la Mission 3 et donc on devrait en reparler dans les mois à venir.
Mon live de l’évènement :
Photo de couverture : le pôle sud de la Lune depuis l’orbite 100 km x 2 300 km fin mai (crédit ispace)
