Une majorité de femmes dans la nouvelle sélection d’astronautes de la NASA
La NASA a révélé ce lundi 22 septembre sa 24e promotion d’astronautes, composée de 10 candidats : 6 femmes et 4 hommes, sélectionnés parmi plus de 8 000 postulants venus de tous les États-Unis. Pour la première fois de son histoire, l’agence spatiale américaine compte une promotion composée majoritairement de femmes.

La promotion 2025 affiche une sélectivité très élevée avec un ratio de 1 sélectionné pour 800 postulants, contre 1 pour 1 525 en 2017 et 1 pour 68 lors de la plus grande promotion de 1996.
Depuis 1959, la NASA a sélectionné 370 astronautes, majoritairement des hommes, bien que la tendance à la diversité s’accentue ces dernières années. Le taux de féminisation est inédit en 2025, dépassant celui de 2013 (50% de femmes). La précédente sélection (2021) avait également affiché une diversité accrue en termes d’origine et de formations, reflétant l’évolution des critères recherchant autant l’excellence académique que la capacité d’adaptation.
Le profil des astronautes s’est ouvert au fil des décennies : des pilotes militaires pures du début, la NASA a intégré des scientifiques spécialisés, des ingénieurs, médecins, géologues ou instructeurs de vol.
Cette « classe 2025 » va suivre près de deux ans d’entraînement intensif au centre spatial Johnson à Houston avant de pouvoir postuler à des missions en orbite basse, sur la Lune avec Artemis, et à plus long terme vers Mars, selon les déclarations de la NASA. Les profils de cette promotion couvrent un large éventail de compétences : pilotes d’essai, ingénieurs, médecins et scientifiques, en cohérence avec le besoin d’expertise multidisciplinaire pour les futures missions complexes.
Des profils variés et une surprise : Anna Menon, une candidate astronaute ayant déjà été dans l’espace
Parmi les 10 nominés, Anna Menon présente une particularité, et une première pour une candidate astronaute : Anna est déjà allé dans l’espace. En effet, Anna Menon faisait partie de la mission privée Polaris Dawn de septembre 2024 et elle a donc déjà séjourné pendant un peu moins de 5 jours dans l’espace. Elle détient le record féminin avec Sarah Gillis, pour être l’une des deux femmes à avoir voyagé le plus loin de la Terre, à 1 408 kilomètres.
Anna Menon, 39 ans, est diplômée en maths et espagnol et en bio-ingénierie. Elle a travaillé précédemment comme contrôleur de vol biomédical au Mission Control au centre Johnson de la NASA, puis elle est devenue ingénieure principale chez SpaceX. Anna est mariée à Anil Menon, qui est astronaute NASA dans la sélection 2021. C’est le 4e couple marié à être membre actif du corps des astronautes de la NASA.
Les autres nominés sont :
Ben Bailey, 38 ans, Chief Warrant Officer de l’U.S. Army. Ingénieur mécanicien, pilote d’essai ayant accumulé plus de 2 000 heures de vol sur plus de 30 appareils (hélicoptères et avions). Responsable des tests de nouvelles technologies pour les hélicos UH-60 Black Hawk et CH-47F Chinook au moment de sa sélection.
Lauren Edgar, 40 ans. Géologue, diplômée de Dartmouth puis Caltech. Après 17 ans d’expérience avec les rovers martiens et un poste au sein de l’US Geological Survey, elle a été chercheuse principale adjointe de l’équipe de géologie d’Artemis 3, aidant à établir des objectifs pour les futurs astronautes qui exploreront la surface lunaire.
Adam Fuhrmann, 35 ans, major dans l’U.S. Air Force. Ingénieur en aérospatial (MIT), pilote d’essai (F-16, F-35) avec plus de 2 100 heures de vol et 400 heures de combat. Directeur des opérations d’unité essais en vol au moment du recrutement.
Cameron Jones, 35 ans, major dans l’Air Force. Ingénieur et pilote d’essai, il a cumulé 1 600 heures de vol, surtout sur F-22 Raptor, y compris 150 heures de combat. Il est chercheur universitaire de l’armée de l’air à la Defense Advanced Research Projects Agency (DARPA) au moment de sa sélection.
Yuri Kubo, 40 ans, ingénieur électricien. Ancien directeur de lancement chez SpaceX, il a aussi dirigé des équipes sur le programme Starshield. Il avait rejoint Electric Hydrogen comme vice-président ingénierie avant sa sélection NASA.
Rebecca Lawler, 38 ans, ex-lieutenant-commandant de l’U.S. Navy. Elle fut pilote d’essai et conductrice de missions pour NOAA, notamment comme chassseur d’ouragans, totalisant plus de 2 800 heures de vol sur 45 appareils dont le P-3. Elle était pilote d’essai pour United Airlines au moment de la sélection.
Imelda Muller, 34 ans, ex-lieutenant de la Navy, médecin spécialiste formée à la plongée et à la médecine de l’extrême. Diplômée en neurosciences comportementales, elle possède aussi une expérience dans le soutien médical lors de la formation opérationnelle en plongée de la Marine au laboratoire de flottabilité neutre de la NASA. Au moment de sa sélection, Muller effectuait une résidence en anesthésie à la Johns Hopkins School of Medicine de Baltimore.
Erin Overcash, 34 ans, lieutenant commandant de la Navy, ingénieure aérospatiale et bioastronautique, pilote d’essai sur Super Hornet avec plus de 1 300 heures de vol et membre du programme olympique de rugby féminin.
Katherine Spies, 43 ans, ingénieure chimiste (USC) et diplômée Harvard. Ex-pilote d’hélicoptère militaire (AH-1) et pilote d’essai, plus de 2 000 heures de vol et directrice des essais en vol chez Gulfstream Aerospace avant sa sélection.
Pour la NASA, tous ces profils apportent une gamme rare de compétences allant des essais en vol, à la géologie planétaire et la médecine extrême, illustrant l’exigence de polyvalence pour les missions lunaires et martiennes à venir.
À noter toutefois, l’absence d’Afro-Américain dans cette sélection. Une première depuis 1985.
Photo de couverture :

