Les Hoppers : les nouveaux astronautes Européens classe 2022
Ce 21 avril, la nouvelle classe 2022 d’astronautes de l’Agence Européenne est officiellement diplômée. Sophie Adenot, Pablo Álvarez Fernández, Rosemary Coogan, Raphaël Liégeois et Marco Sieber ont achevé avec succès leur formation de base et sont désormais éligibles à des missions spatiales.
Les 5 candidats astronautes sélectionnés en 2022 avaient entamés en avril 2023 leur formation de base : cours théoriques sur les systèmes spatiaux (ingénierie de vol, systèmes de support vie, robotique, …) , entraînements initiaux aux sorties spatiales, stage de survie, formation médicale, expériences d’exploitation en faible gravité lors de vols paraboliques, langues étrangères, centrifugeuse, …
Sophie Adenot devient la première femme astronaute française, plus de 20 ans après Claudie Haigneré.
Après les Shenigans, voici les Hoppers
Les astronautes de la classe 2009, les « Shenigans« , ont baptisé leurs successeurs les « Hoppers » (Sautilleurs).
Une année de cours théorique et de pratique
Les astronautes candidats se sont entraînés principalement au Centre Européen des Astronautes à Cogne (Allemagne) pendant cette année de formation de base, mais également à la NASA. Compte tenu du contexte géopolitique actuel, ils n’ont pas participé à des entraînements à la Cité des Etoiles, centre d’entraînement côté russe, comem leurs prédécesseurs.
Ils ont reçus des cours d’astronomie, d’astrophysique et de météorologie pour enrichir davantage leur compréhension des phénomènes célestes et de l’observation de la Terre, essentiels pour naviguer dans les missions spatiales et comprendre les conditions météorologiques ayant un impact sur les lancements et les atterrissages des engins spatiaux.
Pablo Álvarez Fernández : La formation de base des astronautes a été un voyage extraordinaire en matière de croissance personnelle. Je suis profondément reconnaissant des leçons inestimables que j’ai apprises auprès des meilleurs de ce milieu et je suis ravi de jouer un rôle dans la construction de l’avenir de l’exploration de l’espace. En tant qu’astronaute de l’ESA représentant l’Espagne, je suis honoré de rejoindre une lignée de pionniers comme Pedro Duque. Cette opportunité me remplit d’une immense fierté, et je suis ravi de porter notre passion commune pour l’espace à des sommets sans précédent.
Le premier élément constitutif de la formation en robotique de la Station spatiale internationale de l’ESA s’appelle la formation GRAVI-T. Au cours de cette séance, les astronautes candidats se plongent dans l’entraînement robotique générique, en se concentrant sur l’apprentissage de la manipulation du bras robotique Canadarm2.
Raphaël Liégeois : La formation de base des astronautes a été une expérience intense, qui a mis en évidence l’importance du travail d’équipe et de l’apprentissage continu. Je suis prêt à mettre ces leçons en pratique alors que j’entame la prochaine phase de mon voyage. Je suis impatient de contribuer à la découverte et au progrès scientifique, inspiré par le dévouement inébranlable de la Belgique à l’exploration de nouvelles frontières.
Au cours de cette formation de base, les candidats astronautes ont suivi une formation en plongée sous-marine puis de sortie dans l’espace dans le NBF du Centre des astronautes européens de l’ESA. Sous l’eau, les astronautes apprennent à s’aventurer à l’extérieur d’un vaisseau spatial tout en portant des combinaisons spatiales, à effectuer des réparations critiques et à installer de nouveaux équipements sur la Station spatiale internationale. Le programme de formation de base impliquait également une visite des installations de la NASA au Johnson Space Center (JSC) à Houston, Texas, États-Unis, et une plongée sous-marine pour une formation à la sortie dans l’espace sous l’eau au Neutral Buoyancy Laboratory (NBL) de la NASA.
Sophie Adenot : Je rêve de devenir astronaute depuis que je suis toute petite. La fin de cet entraînement de base n’est qu’une étape de ce chemin passionnant qui nous prépare aux rigueurs de l’exploration spatiale. Je suis honorée d’apporter mon expérience et mon enthousiasme à cette équipe. Car c’est bien en équipe que l’on arrive à repousser les limites des capacités humaines dans l’espace.
Les nouveaux astronautes de l’ESA seront affectés à partir de 2025 à des missions spatiales à bord de la Station Spatiale Internationale, avant peut-être des missions lunaires Artemis, autour et sur la Lune.
Rosemary Coogan : L’obtention du diplôme d’entraînement de base des astronautes est un moment incroyablement émouvant pour moi. Après avoir rêvé de l’espace, je suis maintenant à deux doigts de l’atteindre. Je suis pleine de gratitude et déterminée à tirer le meilleur parti de cette extraordinaire opportunité. Je suis fière de partager ce moment avec mes collègues astronautes diplômés et de l’engagement de notre équipe internationale en faveur de l’exploration. Ensemble, nous sommes prêts à relever les défis et à saisir les opportunités qui nous attendent, unis par notre passion commune pour l’espace.
Au cours de la formation de base des astronautes, les candidats suivent une formation à la survie aquatique et hivernale pour se préparer à toute éventualité, y compris la possibilité qu’un vaisseau atterrisse dans des endroits éloignés ou inattendus, comme la mer.
La formation d’un an offre une familiarisation et une formation globales dans divers domaines, tels que les systèmes d’engins spatiaux, la sortie dans l’espace, l’ingénierie de vol, la robotique et les systèmes de survie. Ils suivent une formation de survie et médicale avant de recevoir la certification d’astronaute de l’ESA au printemps de cette année.
Marco Sieber : Alors que je me trouve à l’aube d’un nouveau chapitre de ma vie, les défis et les succès de la formation de base des astronautes m’inspirent beaucoup d’humilité. Je suis prêt à participer à l’effort collectif d’exploration de notre univers au profit de la vie sur Terre et des générations futures, ainsi qu’à contribuer à la participation de la Suisse à l’émergence, à la consolidation et à l’expansion de la coopération spatiale européenne.
L’Australienne Catherine Bennell-Pegg diplômée aussi
Les 5 candidats astronautes ont été rejoints en cours de formation par Catherine Bennell-Pegg de l’Agence spatiale australienne, qui a reçu son diplôme également. Elle pourrait devenir la première Australienne à voler sous le drapeau australien, après les astronautes Paul Scully-Power (1984), Andy Thomas (1996,1998, 2001,2005), Chris Boshuizen (vol suborbital 2021) nés en Australie mais ayant volé sous la bannière américaine.
Catherine est diplômée d’un Bachelor of Engineering (Honours) – Aeronautical Engineering (Space) et d’un Bachelor of Science (Advanced) – Physics de l’Université de Sydney. Entre 2014 et 2019, elle a vécu en Europe et a travaillé pour AIRBUS DS en Allemagne, en tant que chef de projet, ingénieur système principal et responsable d’opérations. En 2019, elle rejoint l’Agence Spatiale Australienne en tant que directrice adjointe du Chief Technology Office. Elle a occupe ce poste pendant trois ans avant de devenir directrice des technologies spatiales de l’Agence. En tant que double citoyenne britannique, elle était éligible pour postuler à la sélection des astronautes de l’ESA en 2022. Elle était l’une des 25 personnes à réussir toutes les étapes de sélection.
Catherine Bennell-Pegg : Lorsque, enfant, je rêvais de devenir astronaute, je n’aurais jamais cru possible de le faire en représentant l’Australie. Nous avons aujourd’hui une Agence spatiale australienne et un secteur spatial en pleine croissance qui peuvent vraiment bénéficier des connaissances et de l’expérience que j’ai acquises pendant ma formation à l’ESA. Je suis incroyablement déterminée à tirer le meilleur parti de l’année écoulée, et de tout ce qui suivra, pour créer de nouvelles opportunités pour l’industrie australienne, et pour répondre aux aspirations de tous ceux qui sont restés au pays. Le partenariat avec l’ESA a été une remarquable occasion non seulement de contribuer à nos objectifs communs, mais aussi de favoriser la collaboration à l’échelle mondiale, essentielle pour l’avenir de l’exploration spatiale.
Sources principale et citations : ESA