Lancement de Sentinel-1A : le programme Copernicus prend son envol
Le lancement du satellite SENTINEL-1A, prévu à ce jour le 3 avril à 21h02 UTC par une fusée Soyouz depuis le Centre Spatial Guyanais, n’est qu’une première étape pour le programme européen COPERNICUS.
Sentinel-1A est le premier des satellites commandé par l’ESA à l’industrie spatiale européenne dans le cadre du programme COPERNICUS.
COPERNICUS, précédemment connu sous le terme de GMES (Global Monitoring for Environment and Security) est le deuxième projet financé par la Commission Européen avec GALILEO [le système GPS européen].
Ce programme doit permettre à l’Union Européenne d’avoir un accès continu, indépendant et fiable aux données et informations résultant de l’observation de la Terre par les satellites.
Les données des satellites d’observation de la Terre fournissent des informations essentielles pour ces six principaux domaines : la surveillance des terres, la surveillance de l’environnement marin, la gestion des crises et de catastrophes, la surveillance de l’atmosphère de la Terre, la surveillance des changements climatiques et la sécurité.
Copernicus fournira des services pour une gamme d’applications telles que la prévision de la qualité de l’air, des avertissements d’inondation, la détection précoce de la sécheresse et de la désertification, la détection des pollutions d’hydrocarbures, de la qualité de l’eau de mer, la surveillance des forêts, l’agriculture, la sécurité alimentaire, … Un sujet d’actualité alors que les conséquences sévères du réchauffement climatique se confirment
La mission SENTINEL : 7 satellites en orbite basse et 3 instruments en orbite géostationnaire
Les satellites Sentinel 1, 2, 3 sont en fait 2 satellites jumeaux A et B. Chaque satellite A et B aura une durée de vie entre 8 et 10 ans. Ils devraient être remplacés par des satellites C et D à partir de 2020 au plus tôt.
- Sentinel 1 : 2 satellites d’imagerie radar et d’interférométrie tout-temps jour-nuit. Le radar permettra une exploitation continue (24h/24) pour l’observation des événements environnementaux comme les glissements de terrain et les inondations. Il fournira également des informations et un soutien au profit des missions d’assistance, de sauvetage et d’aide humanitaire en cas de catastrophes, où il est vital de disposer d’informations actualisées aussi rapidement que possible. De plus, ces données pourront également servir à évaluer les processus à plus long terme. Par exemple, l’observation de la fonte des glaces au Groenland fournira de précieuses informations pour aider à établir des conclusions concernant l’élévation du niveau de la mer.
Sentinel-1B être lancé en 2016
- Sentinel-2 : deux satellites qui fourniront des images optiques dans 13 bandes spectrales au total, allant du quasi visible à l’infrarouge à ondes courtes du spectre électromagnétique, avec des résolutions de 10, 20 et 60 m, et des fauchées de 290 km de large.
Les données de Sentinel-2 serviront principalement à la surveillance des catastrophes naturelles (inondations, incendies de forêt, glissements de terrain, érosion), et dans les domaines de l’utilisation et l’imperméabilisation des sols, l’urbanisme, la gestion forestière et les opérations de secours humanitaire.
Sentinel-2A devrait être lancé en 2015, suivi de Sentinel-2B en 2016. Ensemble, ils seront capables d’imager l’intégralité des surfaces émergées de notre planète en l’espace de cinq jours seulement.
- Sentinel 3 : 2 satellites d’imagerie optique de moyenne résolution et d’altimétrie radar, dédié à la surveillance des océans et à la surveillance de la végétation. Les instruments à bord enregistreront des paramètres comme la topographie des mers et des océans, ainsi que la température de surface et la couleur des océans, mers et masses continentales, avec un degré élevé de précision et de fiabilité.
Les satellites Sentinel-3 A et B seront lancés à bord d’une fusée Rockot par Eurockot, fin 2014 et fin 2015 respectivement.
- Sentinel 4 : ce sont 2 instruments qui seront embarqués sur les satellites géostationnaires Meteosat Troisième Génération. Leur tâche principale est de mesurer les concentrations d’aérosols, de traces de gaz et de la couverture nuageuse dans la basse troposphère. Il pourra mesurer en permanence la composition de l’atmosphère et la qualité de l’air en Europe, Afrique du Nord et la région du Sahel.
Ces deux instruments devraient être successivement lancés en 2019 et 2027 à bord des satellites météorologiques MTG-S, chacun pour une durée de vie de 8 ans.
- Sentinel-5 se décompose en fait en 1 satellite Sentinel-5 Precursor (ou 5P) et 1 instrument Sentinel-5 qui sera embarqué à bord d’un satellite METOP de deuxième génération (METOP SG) en orbite polaire.
Sentinel-5P va prendre le relais d’Envisat (mission terminée en 2012) pour la surveillance de l’évolution du trou de la couche d’ozone et de la pollution troposphérique. Sentinel-5P sera placé en orbite vers 2015 à bord d’un lanceur Rockot pour une durée de vie de 7 ans.
L’instrument Sentinel-5 est destiné à la surveillance de la composition de l’atmosphère et des effets du rayonnement solaire. La mission Sentinel-5 comprend plusieurs spectromètres qui fourniront des données dans l’ultraviolet, le visible et l’infrarouge proche. Le satellite MetOp-SG d’EUMETSAT est prévu d’être lancé en 2020.
Pour compléter (principales sources des informations de cet article) :
- le site de l’ESA sur Sentinel-1 ou sur le blog dédié sur la campagne de tir (en anglais)
- Plus de photos de Sentinel-1
- Poster du lancement par Arianespace
- Kit de lancement Arianespace pour tout savoir sur le lanceur et le lancement jusqu’à la mise sur orbite du satellite
- le dossier de l’ESA sur les satellites Sentinel (en anglais)
- le site de l’ESA sur Copernicus (en anglais), et un article en français
- la mission Sentinel expliquée sur le site d’Airbus Defence and Space