La sonde Parker Solar Probe de la NASA a réalisé les clichés les plus rapprochés du Soleil jamais obtenus
En décembre 2024, Parker Solar Probe de la NASA a effectué un survol record du Soleil à seulement 6,1 millions de kilomètres de la surface solaire à une vitesse d’environ 691 018 km/h, prenant ainsi les images les plus proches jamais obtenues du Soleil.

Ces clichés, ainsi que les données associées, offrent aux scientifiques une nouvelle fenêtre sur les phénomènes qui se déroulent dans l’atmosphère solaire, la couronne, et sur l’origine du vent solaire.
Une plongée inédite dans l’atmosphère solaire
Au cours de ce survol record, la sonde a capturé des images à l’aide de son instrument WISPR (Wide-Field Imager for Solar Probe) qui ne regarde pas directement le Soleil, mais observe la matière solaire juste après son éjection. Ainsi, la sonde a pu photographier la couronne et le vent solaire, ce flux constant de particules électriques qui s’élance à travers le Système Solaire.
Ces images révèlent notamment la « feuille de courant héliosphérique », une zone où le champ magnétique du Soleil change de direction, ainsi que des collisions entre plusieurs éjections de masse coronale (CMEs), ces grandes bouffées de particules chargées qui peuvent provoquer les menaces météorologiques spatiales affectant la Terre. Pour la première fois en haute résolution, les chercheurs voient ces CMEs s’empiler et fusionner, un phénomène qui influence la trajectoire et l’intensité des perturbations magnétiques susceptibles d’atteindre notre planète.
Comprendre le vent solaire : un défi de longue date
Découvert et théorisé en 1958 par le physicien Eugene Parker, le vent solaire est un élément clé pour comprendre comment l’énergie et la matière solaire interagissent avec les planètes, notamment la Terre. Avant Parker Solar Probe, les observations se faisaient de loin. Avec cette mission, on découvre que proche du Soleil, le vent solaire est bien plus dynamique que ce que l’on connaissait à distance.
La sonde solaire Parker a aidé les scientifiques à identifier l’origine des lacets dans les zones de la surface visible du Soleil où se forment les entonnoirs magnétiques. En 2024, des scientifiques ont annoncé que le vent solaire rapide, l’une des deux principales classes du vent solaire, est en partie alimenté par ces lacets (switchbacks en anglais), ajoutant ainsi à un mystère vieux de 50 ans. Cependant, il faudrait y regarder de plus près pour comprendre le vent solaire lent, qui se déplace à seulement 354 km/s, soit la moitié de la vitesse du vent solaire rapide.

Le vent solaire lent, deux fois plus dense et plus variable que le vent solaire rapide, est important à étudier car son interaction avec le vent solaire rapide peut créer des conditions de tempête solaire modérément fortes sur Terre rivalisant parfois avec celles des CME.
La mission a confirmé l’existence de deux types de vent solaire lent, avec variations magnétiques, appelé Alfvénic, ou sans ces variations, dit non-Alfvénique, issus de différentes régions du Soleil comme les « helmet streamers » ou les trous coronaux.

Crédits : Goddard Space Flight Center de la NASA/Miles Hatfield/Lina Tran/Mary-Pat Hrybyk Keith
Pourquoi étudier le vent solaire ?
Comprendre d’où vient et comment évolue le vent solaire est vital car il influence directement l’environnement spatial terrestre. Le vent solaire, conjugué aux éruptions et aux courants magnétiques solaires, peut générer des aurores mais aussi perturber les réseaux électriques et les communications satellites. Les observations rapprochées de Parker Solar Probe permettront d’améliorer les prévisions de ces phénomènes, protégeant ainsi les astronautes, les infrastructures technologiques spatiales et terrestres.

Le prochain passage au plus près du Soleil est prévu pour le 15 septembre 2025. Chaque passage apporte son lot de données et d’images, permettant aux scientifiques d’approfondir leur compréhension des processus solaires complexes.
Sources principales : NASA et APL
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