La Chine teste son atterrisseur lunaire Lanyue
La Chine a annoncé vouloir faire atterrir des astronautes sur la Lune d’ici 2030. Petit à petit, elle dévoile l’avancée de son programme lunaire habité. Le 6 août, elle a réussi un test complet pour l’atterrissage et le décollage de son atterrisseur lunaire habité Lanyue.
L’alunisseur Lanyue (揽月, Saisir la Lune) est constitué d’une partie propulsion et d’une partie propre à l’alunissage. Il pèsera 26 tonnes. Un rover de 200 kg et 2 astronautes sont prévus à bord.
Selon le communiqué officiel, « L’essai de validation complète de l’atterrissage et du décollage du prototype du module lunaire Lanyue a permis de vérifier de manière systématique le schéma du système d’atterrissage et de décollage lunaire, le schéma d’arrêt au contact de la surface lunaire, ainsi que la compatibilité des interfaces entre les sous-systèmes de GNC et de la propulsion. Le succès total de cet essai marque une nouvelle avancée majeure pour le programme d’exploration lunaire habitée de la Chine« .
Le test a été effectué sous un portique d’un centre d’essai situé dans la province du Hubei qui a aussi servi à tester les atterrisseurs automatiques lunaires Chang’E et martien Tianwen-1.
L’installation rappelle le Lunar Landing Research Facility (LLRF), au centre NASA de Langley en Virginie qui a permis d’étudier les conditions d’alunissage sur le sol lunaire pendant le programme Apollo. Un véhicule simulateur LEMS était lancé du haut d’un portique métallique haut de 76 m, simulant un atterrissage sur la lune.

Ce n’est pas surprenant. La Chine a misé pour son programme lunaire habité sur une architecture proche de celle d’Apollo avec un module de commande de forme conique, similaire à celui d’Apollo ou du vaisseau Orion de la NASA, avec un module de service cylindrique contenant les fonctions non nécessaires au retour sur Terre et une capsule pressurisée pour les astronautes. Toutefois, le module chinois porte ses propres panneaux solaires pour l’alimentation électrique, alors que dans Apollo c’était plutôt le module de service qui fournissait l’énergie.
Le scénario de la mission chinoise est similaire à celui d’Apollo : le vaisseau emportera un équipage de trois taïkonautes, dont deux descendront sur la surface lunaire. Cependant, une différence majeure est que l’amarrage entre le module de transport et le module lunaire se fait en orbite lunaire (et non en orbite terrestre comme pour Apollo). La mission prévoit deux lancements distincts, un pour le vaisseau habité Mengzhou et un pour l’atterrisseur lunaire LanYue, qui s’amarreront ensuite en orbite lunaire haute avant la descente. Après le séjour sur la Lune, l’ascenseur lunaire remontera directement vers le vaisseau principal pour le retour sur Terre.
Le vaisseau habité, Mengzhou (梦舟, Vaisseau des Rêves), est composé d’un module de service (propulsion et alimentations) et une capsule de rentrée pour héberger les astronautes. Il mesure près de 9 mètres de long, 4,5 m de diamètre et pèse 22 tonnes.
Le CMS (Chinese Manned Space), l’agence chinoise en charge des vols habités a annoncé en juin qu’il est prévu un test d’évacuation en vol du vaisseau Mengzhou en 2025 afin d’effectuer un test grandeur nature du système d’abandon en cas de défaillance du lanceur. Un premier test d’abandon en vol a été effectué le 17 juin depuis une altitude nulle. Un second test sera effectué au moment où le lanceur expérimente la pression dynamique maximale (ou MaxQ), le moment du vol où les forces aérodynamiques sur la fusée sont les plus intenses.
À ce jour, le programme lunaire chinois semble se dérouler conformément au planning. L’un des points majeurs attendus est la mise en service du lanceur lunaire Long March 10 (CZ-10) prévu aujourd’hui en 2026.
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