BepiColombo : le système de propulsion n’est plus à pleine puissance suite à une anomalie
Mauvaise nouvelle pour la sonde BepiColombo, mission conjointe des Agence Spatiale Européenne (ESA) et Agence d’exploration aérospatiale japonaise (JAXA) : une anomalie sur son système de propulsion l’empêche de fonctionner à 100%.
Lancée en octobre 2018, BepiColombo doit placer 2 orbiteurs scientifiques autour de Mercure en décembre 2025 pour y étudier sa composition, son atmosphère, son histoire géologique, etc…
Le défaut se situe au niveau du module de transfert orbital (MTM, Mercury Transfer Module) qui supporte actuellement les 2 orbiteurs européens et japonais MPO et MMO. Le 26 avril, une manoeuvre de correction de trajectoire était prévue mais le système d’alimentation du MTM a échoué à envoyer assez de puissance dans les 4 propulseurs ioniques.
Selon le communiqué de l’ESA du 15 mai, « une équipe combinée de l’ESA et des partenaires industriels de la mission s’est mise au travail au moment où le problème a été identifié. Le 7 mai, ils avaient rétabli la poussée de BepiColombo à environ 90 % de son niveau précédent. Cependant, la puissance disponible du Module de Transfert est toujours inférieure à ce qu’elle devrait être, et donc la pleine poussée ne peut pas encore être restaurée ».
« L’équipe de contrôle de vol de BepiColombo travaillant au centre de contrôle de mission ESOC de l’ESA à Darmstadt, en Allemagne, a organisé des passages de station au sol supplémentaires afin de surveiller de près la sonde et de réagir rapidement si nécessaire ».
Des investigations sont en cours pour connaître l’origine de l’anomalie et surtout stabiliser la sonde pour envisager comme prévu un nouveau survol de Mercure (son 4e et avant dernier) prévu le 5 septembre 2024. Ce survol et un 5e prévu en décmbre 2024 permet de bénéficier de l’assistance gravitationnelle de la planète pour optimiser la trajectoire pour le rendez-vous final de décembre 2025.
Mise à jour 17/05/24 : Selon les propos recueillis par Ars Technica, il semblerait que 90% de puisssance soit suffisant pour le survol de septembre. Toutefois, la cheffe des opérations de l’ESA, Elsa Montagnon, n’a pas précisé pour la suite des manoeuvres.
Le plus gros risque est donc de ne pas pouvoir assurer correctement les différentes manoeuvres de correction de trajectoire, notamment « freiner » pour se mettre en orbite finale autour de Mercure. Avec des moteurs ioniques comme ceux sur Bepi, la poussée est faible et donc il faut pouvoir effectuer un allumage de ces moteurs sur une grande durée et avec une très grande précision. Avec une efficacité moindre, les durées devront sans doute être allongées et donc la consommation de carburant s’accroitre.
Les 2 orbiteurs restent en bon état de fonctionnement.
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Image de couverture : Illustration de Bepi s’approchant de Mercure, crédit ESA/ATG medialab+ NASA/JPL.