Rêves d'Espace

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Actualités spatiales

L’industrie spatiale russe en crise

LE FIGARO 16/11/12

Des restrictions budgétaires affectent l’industrie spatiale russe.

Tout ce que la Russie compte de héros médaillés de l’espace, a fêté hier le cosmonaute français Jean-Loup Chrétien qui, il y a trente ans, fut le premier européen de l’Ouest à effectuer un vol habité, au cours d’une mission franco-soviétique. Ce périple de 189 heures à bord du vaisseau Soyouz T6 et de la station Saliout 7, constitua «une révolution dans notre compréhension de l’espace», a rappelé Vitaly Lopota, le président de RKK Energy, le constructeur national des fusées russes et de l’actuelle Station spatiale internationale (ISS).

Fêtée sur fond de restrictions budgétaires qui affectent aussi bien Roskosmos, l’Agence spatiale russe, que la Nasa, l’anniversaire n’avait rien d’euphorique. La veille, Roskosmos a dû faire face à un incident technique qui s’est traduit par une interruption des contacts entre l’ISS et le centre de contrôle des vols, situé près de Moscou. Le lien a été rétabli mais cette défaillance, officiellement causée par une entreprise de terrassement qui aurait sectionné un câble, s’ajoute à la longue liste des avanies enregistrées depuis un an par le secteur spatial russe. En août 2011, le vaisseau de ravitaillement Progress destiné à l’ISS, s’était désintégré après avoir suivi une mauvaise orbite. L’accident conduisit Vladimir Poutine à limoger, après le directeur général de Roskosmos, celui du Centre de recherche et de construction spatiale. Depuis, le secteur vit une crise existentielle.

À présent, le nouveau management de Roskosmos critique le coût, trop élevé des vols habités. La seule location de la base de Baïkonour, située au Kazakhstan, d’où partent, quatre fois par an, les équipages internationaux en direction de l’ISS, coûte 115 millions de dollars à l’État russe. Les partenaires étrangers de la station, qui dépendent entièrement de la Russie pour leurs lancements, se sont même inquiétés en entendant le directeur adjoint de Roskosmos, Vitaly Davidov, prôner, pour après 2020, une immersion complète de l’ISS.

 

Des missions annuelles

«L’orbite basse (350 à 1 400 kilomètres au-delà de la terre) n’a plus d’avenir, il faut confier cela à des entreprises privées et focaliser le travail de Roskosmos sur la Lune et sur Mars», abonde Jean-Loup Chrétien. Des experts russes voient ainsi la Lune comme l’équivalent d’un refuge d’étape en direction de la planète rouge.

Aujourd’hui, une grande partie de l’establishment industriel russe n’est pas prête à effectuer le grand saut. «Tous ces projets prendront beaucoup de temps, et on n’est d’ailleurs pas capable de chiffrer ce délai», plaide, sous condition d’anonymat, une source au sein de Roskosmos. «Faute de maintenir l’activité de l’ISS, c’est l’être humain qui se retrouvera en grand danger: n’oublions pas que le cosmos est agressif», renchérit le président de RKK Energy, Vitaly Lopota.

Néanmoins, la transition est en cours. Roskosmos et la Nasa projettent l’envoi, à partir de 2015, en direction de l’ISS, de missions annuelles plutôt que quadri-annuelles. Un moyen d’étudier les effets sur l’homme d’un vol de longue durée… Et de réaliser des économies.

 

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Une réflexion sur “L’industrie spatiale russe en crise

  • Jean-Loup Chrétien ne fut pas « le premier Européen » mais « le premier Européen de l’Ouest » à effectuer un vol habité… Avant lui, il y eut Vladimir Remek, Miroslav Hermazsewski et Sigmund Jähn en 78, Georgi Ivanov en 79, Bartalan Farkas en 80 et Dumitru Prunariu en 81.

    Bien sûr, ils venaient de l’autre côté du Rideau de Fer (Iron Curtain) qui, comme l’avait si bien dit Winston Churchill, s’était abattu sur l’Europe (« De Stettin sur la Baltique à Trieste sur l’Adriatique, un rideau de fer s’est abattu sur l’Europe… »), reprenant à son compte une expression déjà maintes fois employée, et ce notamment par un certain Josef Göbbels… (qui n’a pas demandé de droits d’auteur).

    Il n’empêche que, jusqu’à preuve du contraire, c’étaient bien des Européens. Les Russes et autres ex-Soviétiques aussi, d’ailleurs, mais là c’est une autre histoire !…

    Maintenant, il y a Européens et Européens. Il y en a qui sont plus européens que d’autres …

    NB : la première mission annuelle (en tout cas vers l’ISS) est en cours. Elle est effectuée par Mikhaïl B. Korniyenko et Scott J. Kelly. C’est la mission ISS-43-44-45-46.

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