Electron, un nouveau petit lanceur
Rocket Lab est une entreprise privée américaine, créée il y a moins de 5 ans, qui a décidé de mettre, elle aussi, l’espace au service de « tous », à moindre coût, dans la continuité des entreprises comme SpaceX et Blue Origin, mais sur un autre créneau.
Rocket Lab avait déjà lancé en 2009 une fusée-sonde, ATEA 1 (plus d’infos sur space.skyrocket.de).
Un nouveau lanceur pour petites charges utiles
L’objectif de Rocket Lab : lancer des petits satellites de moins de 225 kg, typiquement 150 kg, sur orbite basse.
L’entreprise a donc développé un petit lanceur dénommé Electron. Celui-ci est pourvu de 2 étages, le premier étage fonctionnant au mélange oxygène-kérosène. Il a une hauteur de 17m et un diamètre de 1,2 mètre. Il est grandement constitué de matériaux composites et utilise de nombreux composants imprimés en 3D permettant d’avoir un lanceur léger et de réduire le coût de production de certaines pièces complexes.
L’entreprise a construit un pas de tir sur la péninsule de Mahia, en Nouvelle-Zélande, L’avantage de ce site est de pouvoir mettre sur orbite des satellites sur différents types d’inclinaison, notamment celles entre 40 et 60° qui permettraient à des satellites d’observation d’avoir un taux de revisite d’une zone meilleur que sur une orbite héliosynchrone.
Afin de réduire les coûts de lancement, Rocket Lab veut effectuer entre 50 et 120 lancements par an, soit presque un lancement toutes les 72 heures si le maximum est tenu !
Premier lancement de test quasiment réussi
Comme souvent avec les premiers lancements, celui-ci a eu lieu après de multiples reports.
Le 25 mai à 4h20 UTC, Electron « It’s a test » a décollé de Nouvelle-Zélande. La fusée n’emportait qu’une charge utile inerte et de nombreux capteurs pour enregistrer tous les paramètres de vol.
Le premier étage s’est comporté nominalement d’après Rocket Lab, la séparation également, ainsi que l’allumage du second étage et la séparation de la coiffe. Mais la fusée n’a pas atteint l’orbite visée. Des investigations sont en cours au sein de l’entreprise pour voir ce qui n’a pas fonctionné correctement, avec près de 25 000 canaux de données récoltées.
Rocket Lab a prévu encore deux lancements d’essais sans satellite à bord, d’ici la fin de l’année. Des compagnies auraient déjà signé des contrats avec l’entreprise pour des lancements, notamment pour le lancement de cubesats. Moon Express voudrait effectuer un tir d’ici la fin 2017 pour honorer le Google Lunar X Prize.
La vidéo officielle du lancement (comme les Américains savent les faire !) :
120 lancements par an ! Waooh ! Et la pollution spatiale ?