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Mars

ExoMars 2016 : TGO en orbite martienne mais qu’est devenu l’EDM-Schiaparelli ?

Le 19 octobre la mission ExoMars 2016 est arrivée sur Mars. Ou au moins, en orbite martienne…

TGO en orbite

Le satellite TGO a réussi son freinage pour se mettre en orbite autour de la planète rouge. A 15h15 heure de Paris, l’orbiteur avait allumé son moteur pour commencer à freiner. L’allumage a duré exactement 139 minutes et a ralenti TGO de plus de 1,5 km/s. Il s’agit toujours d’une manoeuvre délicate : le moteur s’allume trop tard et le satellite manque la planète, il s’allume trop longtemps ou pas assez et il n’est pas capturé par le champ gravitationnel de Mars. Cela a été notamment le cas pour la sonde américaine Mars Climate Orbiter en 1999 par exemple.

Son orbite est pour le moment très elliptique; Le freinage devrait durer environ 1 an pour circulariser l’orbite à environ 400 km d’altitude et 74° d’inclinaison.

TGO est désormais le second satellite européen en orbite autour de Mars avec Mars Express, et a rejoint les autres satellites en opérations actuellement : Mars Odyssey (USA), MRO (USA), MOM-Mangalyaan (Inde) et MAVEN (USA).

La mission de TGO peut commencer

L’objectif principal de TGO est de rechercher des traces de méthane sur MarsC’est une mission difficile car les émissions de méthane martien sont sporadiques et très dispersées dans l’atmosphère martienne. Le détail des instruments dans l’article ExoMars : LA prochaine mission russo-européenne vers Mars.

Peu de nouvelles de l’EDM-Schiaparelli

A 15h43 heure de Paris (ou CEST), comme prévu, l’atterrisseur EDM-Schiaparelli s’est réveillé de son hibernation de quelques jours depuis sa séparation du TGO.

Schiaparelli avait été programmé pour exécuter de manière autonome une séquence d’atterrissage automatique, avec le déploiement du parachute et la libération du bouclier thermique entre 11 et 7 km, suivi d’un freinage par rétrofusées à partir de 1100m au-dessus du sol, et une chute finale d’une hauteur de 2 m protégée par une structure déformable.

A 17h12 CEST, le Giant Metrewave Radio Telescope (GMRT), le plus grand radiotélescope mondial près de Pune, en Inde, a confirmé la réception d’un signal faible de l’atterrisseur comme réalisant son entrée dans l’atmosphère martienne. Comme prévu, les satellites européen Mars Express et américain Mars Reconnaissance Orbiter (MRO) ont été également mis à contribution. Mais, le signal a été perdu un peu de temps avant l’atterrissage.

Les 600 Mo de données envoyées par l’EDM au TGO pendant sa descente ont été partiellement analysées dans la nuit du 19 au 20 octobre. Pendant une conférence de presse le 10 octobre, l’ESA a confirmé que les étapes d’entrée et de descente ont eu lieu comme espéré. Mais à partir de l’éjection du bouclier thermique arrière et du déploiement du parachute, les données ne sont plus exactement comme attendues. Cette éjection semble avoir eu lieu plus tôt que prévu, et les rétrofusées auraient cessé de fonctionner également plus tôt que planifié, seulement 3 ou 4 secondes. Du coup, l’atterrisseur est peut-être allé plus vite que prévu dans sa descente finale.

Selon les calculs de Thomas Appéré,  docteur en planétologie,  il aurait pu y avoir impact à 450 km/h pendant une chute libre de 19 secondes.

L’équipe de l’instrument AMELIA pense que la plupart des données sur l’atmosphère ont été collectées. Il y aura sans doute quand même de la science avec Schiaparelli.

Pour conclure, le directeur général de l’ESA, Jan Wörner, a déclaré : “Le rôle principal de Schiaparelli était de tester les technologies d’atterrissage européennes. L’enregistrement des données lors de la descente faisait partie de cela, et il est important d’apprendre ce qui est arrivé, afin de se préparer pour l’avenir ” [en référence à ExoMars 2020].

Pour rappel, atterrir sur Mars est très difficile (faible atmosphère, faible gravité, …) et voici une infographie qui présente les statistiques avant 2014 :

Infographie des missions martiennes (avant Maven, Maangalyaan et Exomars 2016)
Infographie des missions martiennes (avant Maven, Maangalyaan et Exomars 2016)

Revivez ce 19 octobre passionnant avec la soirée qui s’est tenue à la Cité de l’espace Toulouse au cours de laquelle il a été aussi question des autres missions martiennes en cours ou à venir :

A lire :  LE TGO D’EXOMARS 2016 SUR ORBITE MARTIENNE et SCHIAPARELLI : QUE S’EST-IL PASSÉ ?

Et retrouvez tous les articles sur la mission ExoMArs 2016 : #ExoMars

Une réflexion sur “ExoMars 2016 : TGO en orbite martienne mais qu’est devenu l’EDM-Schiaparelli ?

  • Clarisse

    A vérifier : A 17h12 CEST, le Giant Metrewave Radio Telescope (GMRT), le plus grand radiotélescope mondial près de Pune, en Inde, …

    Il me semble que les deux plus grands radiotélescopes mondiaux sont :

    – le FAST, surnommé “Tianyan” (l’oeil du Ciel) de 500 m de diamètre, sis dans le xian de Pingtang (Guizhou, Chine) qui vient d’être inauguré ;
    – le NAIC d’Arecibo à Porto-Rico (“Etat libre associé aux USA”) de 305 m de diamètre, mis en service en 1963.

    A noter que le RATAN-600 (600 m de diamètre) sis à Zelentchouskaïa (Karatchaïevo-Tcherkessie, Russie) et mis en service en 1974 a souffert de problèmes techniques et n’est plus en service ; sinon le FAST ne serait que le 2e.

    Ensuite, bien après le FAST et le NAIC, on trouve :

    – le GBT, Green Bank Telescope, sis à Green Bank (Virginie occidentale, USA) de 100 à 110 m de diamètre, construit de 1991 à 2002 (en remplacement d’un autre radiotélescope qui avait été endommagé) ;
    – la station de radioastronomie de Nançay (Cher, France), équivalente à un radiotélescope de 100 m de diamètre, construite de 1960 à 1965 ;
    – le radiotélescope d’Effelsberg, au sud de la Rhénanie-du-nord-Westphalie (Allemagne), de 90 à 100 m de diamètre ;
    – le télescope Lovell de Jodrell Bank (Cheshire, Angleterre) de 76,2 m de diamètre, construit de 1952 à 1957 ;
    – le GDSCC, Goldstone Deep Space Communications Complex, sis dans le désert de Mohave à 60 km au nord de Barstow (Californie, USA), de 70 m de diamètre ;
    – etc.

    Le GMRT, sis à Khodad, près de Narayangaon, à 80 km au nord de Poona ou Pune (Maharashtra, Inde) et à 200 km à l’est de Bombay (Mumbai), est constitué de 30 télescopes de 45 m de diamètre. Il a été mis en service en 1992. Ce n’est pas le plus grand du monde mais le plus grand pour ce qui est de l’étude des longueurs d’onde métriques.

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