Rêves d'Espace

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ISS, CSS & vols habités en orbite basse

Thomas Pesquet lance le concours étudiant Génération ISS

Étudiantes et étudiants, sortez vos armes ! Voici un concours inédit pour emporter votre expérience sur la Station Spatiale Internationale, ou ISS, avec l’astronaute français Thomas Pesquet. Ce dernier est venu présenter le concours jeudi dernier à l’Université Toulouse III Paul Sabatier avec la ministre Frédérique Vidal, le directeur du CNES Jean-Yves Le Gall, et l’ancien astronaute belge Frank De Winne, directeur du corps des astronautes de l’ESA, “patron” de Thomas Pesquet.

Thomas Pesquet à l’Université Toulouse III Paul Sabatier (crédit Rêves d’Espace)

Comme vous le savez probablement déjà, Thomas Pesquet va repartir dans l’espace en mission sur l’ISS en 2020/2021. Cette fois-ci le CNES a décidé que le expériences françaises seraient pour trois d’entre-elles d’initiative étudiante. La sélection de ces expériences passe par le concours Génération ISS.

Lors de la mission Proxima, la communication de Thomas Pesquet et de son équipe sur les réseaux sociaux avait rapproché l’espace aux Français. Pour la prochaine mission, le CNES fait un pas en avant pour impliquer les gens extérieurs à son programme. Tel est le but de Génération ISS : renforcer l’intérêt des étudiants dans le spatial.


Thomas Pesquet a clairement montré les objectifs des missions à bord de l’ISS (crédit Rêves d’espace)

Sciences, arts, technologies, littérature, éducation, le CNES prend tout ! Mais le projet a toutefois quelques contraintes. La première : il est réservé aux étudiants français. Ensuite le projet doit être autofinancé : à vous de réunir votre équipe et d’estimer les frais. Si le projet est retenu, alors le CNES pourra le cofinancer à 50% maximum pour au plus 50 000€. Pour le reste des frais, on peut demander à l’établissement supérieur et à ses partenaires de soutenir.

Côté matériel, le CNES met à disposition tout ce qui a été apporté sur l’ISS pour la mission Proxima mais aussi quelques autres supports :

  • Fluidics : disponibilité du dispositif pour vibrer ou centrifuger des sphères de liquides.
  • Aquapad pour le traitement de l’eau.
  • Pour une expérience médicale : échographe (qu’on peut piloter à distance), EveryWear, le dispositif de MARES pour étudier la physiologie musculaire, et des échantillons de sang et d’urine (places en frigo à bord (-90°C) et dans un cargo pour retour sur Terre).
  • la plateforme Perspectives de réalité virtuelle, dont un casque OCULUS.
  • la serre de l’ISS pour une expérience biologique.
  • un joystick pour piloter un rover.
  • Robonaut et le robot AstroPi
  • MATISS : le porte-échantillon pour faire fondre des matériaux à bord de l’ISS, ou faire des alliages.
  • le déployeur de cubesats depuis le laboratoire Kibo.

Par contre si on veut faire monter son propre matériel, il ne devra pas faire plus de 2 kilos et tenir dans un volume de 6 unités max (1U = 10cm x 10cm x 10cm). Tout ce qui pèse coûte cher à faire monter à 400 km. Enfin, une expérience ne nécessitant aucun matériel est tout à fait éligible.

Autre fait à respecter : un astronaute à bord d’ISS est très très pris : Thomas Pesquet ne pourra sacrifier plus de 30 minutes de son temps de travail au projet. La télémesure est aussi une contrainte forte : le CNES préconise une récupération non-synchrone des données, autrement dit : on pourra difficilement suivre l’expérience en direct. Enfin le projet devra évidemment respecter la sécurité de la Station.


Au cours de sa conférence, Thomas Pesquet a sommairement présenté tout le matériel disponible à bord pour les expérience étudiantes. (crédit Rêves d’espace)

Voilà pour ce qui est du décor, maintenant qu’est-ce qu’on gagne ? Si le projet est retenu, le CNES accompagnera les porteurs pour le développer et l’intégrer au programme de la mission. Le porteur aura également quelques prix en plus :

  • une place à Universpace : l’université d’été du CNES sur les systèmes orbitaux.
  • une invitation à venir présenter le projet à l’IAC 2021 à Paris.
  • un vol Zéro-G via Novespace.

Du coup comment on postule ? En deux fois : d’abord on envoie une lettre d’intention argumentée sur la plateforme https://generation-iss.fr/ puis un dossier complet. La lettre d’intention est à envoyer au plus tard avant le 5 avril 2019, et le dossier doit être envoyé au plus tard le 7 juin. Les délais sont courts, mais ça ne fait que trois semaines qu’on sait que Thomas Pesquet va retourner dans l’espace et ces nouvelles expériences doivent être développées de A à Z avec le CNES sans trop peser sur le planning de préparation de la mission. De plus si Thomas Pesquet retourne sur l’ISS en 2021, le matériel devra être acheminé quelques mois avant. Pour mieux comprendre, le calendrier du concours est le suivant :

  • 5 avril 2019 : Date limite d’envoi des lettres argumentées (autrement dit des inscriptions)
  • 7 juin 2019 : Date limite de dépôt des dossiers complets
  • 20 juin 2019, au salon du Bourget : les finalistes viendront présenter leur projets. Juste après Jean-Yves Le Gall annoncera les lauréats. (NB : les projets devront aussi obtenir l’approbation de l’ESA et de la NASA)
  • de juin à septembre 2019 : début du suivi des projets et de l’encadrement des équipes par les experts du CNES.
  • de septembre 2019 à mi-2020 : développement des projets
  • mi-2020 / 6 mois avant le lancement : livraison du matériel pour conditionnement et intégration, avant un lancement par cargo.

Pour plus d’informations sur le concours (notamment le règlement) : regardez ici.

Une réflexion sur “Thomas Pesquet lance le concours étudiant Génération ISS

  • Michel Clarisse

    Remarques :

    1) Il semble bien que Thomas devrait effectuer cette mission à bord (lors du lancement et du retour) d’un USCV (Crew Dragon ou Starliner) et non pas d’un Soyouz MS.
    Le problème, c’est que les deux USCV ne sont toujours pas au point ; en tout cas, ils n’ont toujours pas volé.

    2) Je me demande bien quand Matthias Maurer sera affecté à un vol spatial. Né le 18 mars 1970, il a donc déjà près de 49 ans. C’est le plus âgé de nos astronautes (de nous autres, Européens et fiers de l’être). Andreas Mogensen devrait lui aussi, à mon avis, effectuer un vol de longue durée.

    3) Thomas étant né le 27 février 1978, je lui souhaite bien entendu d’avance (même si ça ne se fait pas) un très heureux anniversaire. Ceci dit, j’ai toujours un problème quant à son lieu de naissance exact. J’en ai 4 différents selon les sources ! Le plus simple serait de le lui demander (Rappel) !…

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