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Vol test Chang’e-5 : la Chine continue sa préparation à la conquête de la Lune

Ce jeudi 23 octobre à 17h29 UTC, le décollage d’une fusée Long March 3C devrait avoir lieu. Elle devrait mettre un vaisseau spatial de test sur une trajectoire à destination de la Lune. Le vol circum-lunaire du véhicule d’essai devrait durer un peu plus de huit jours, en passant à une distance de la Lune d’environ 10000 kilomètres et retourner sur Terre. L’objectif principal de ce vol d’essai est la démonstration d’un nouveau vaisseau spatial de rentrée sur Terre.

La fusée Long March 3C en préparation (Source : 9ifly.cn Forum)
La fusée Long March 3C en préparation (Source : 9ifly.cn Forum)

Un véhicule de rentrée sur Terre de retour de la Lune nécessite que le vaisseau spatial tolère un échauffement extérieur plus extrême qu’un véhicule en orbite basse car les véhicules de retour lunaires entrent dans l’atmosphère à une vitesse de 11 km/s, soit 2 fois l’énergie cinétique d’un engin revenant d’une orbite basse (7,7 km/s). Un vol en conditions réelles est donc indispensable pour la Chine car pour l’instant ils n’ont pas cette expérience des vols spatiaux au-delà de l’orbite terrestre.

Ce vol d’essai est une préparation à la mission Chang’e-5, un atterrisseur robotique qui permettra de recueillir des échantillons de la surface lunaire et de les retourner sur Terre en 2017 ou 2018.

Le module de rentrée sur Terre Chang'e-5 (Photo: CASC)
Le module de rentrée sur Terre Chang’e-5 (Photo: CASC)

Selon plusieurs experts, la mission ressemble beaucoup à une mission Apollo : un module atterrissant à la surface de la lune, qui, après prélèvement d’échantillons, serait lancé de la surface lunaire pour venir ensuite s’arrimer à un vaisseau spatial en orbite. Les échantillons seront ensuite transférés à un module de rentrée qui les ramènerait sur Terre. De plus, le véhicule se trouverait être assez grand pour accueillir une personne à l’intérieur…Une préparation à un vol habité sur la Lune ?

Schéma de Chang’e 5 (source Science China Press via Wired)
Schéma de Chang’e 5 (source Science China Press via Wired)

Le module de test Chang’e 5 emporte une série d’échantillons biologiques qui voleront au-delà de l’orbite terrestre pour étudier les effets de l’environnement spatial sur différents organismes.

Ce vol de test emportera également une charge utile secondaire “4M” installée sur l’étage supérieur de la fusée Long March 4M pèse 14 kg et a été fabriqué par LuxSpace, une filiale d’OHB. 4M est dédiée au fondateur d’OHB, Manfred Fuchs, qui est décédé plus tôt cette année (4M = Manfred Memorial Moon Mission).

4M est équipé de plusieurs instruments scientifiques, dont un pour mesurer les niveaux de rayonnement tout au long de la trajectoire du satellite autour de la lune. 4M comporte également une radio VHF qui permettra de le suivre lors de son voyage autour de la Lune. LuxSpace encourage les radioamateurs du monde entier à recevoir les transmissions et envoyer des données. Le projet compte donc sur les bénévoles qui pourront utiliser un logiciel inventé il y a plus de 10 ans par l’astrophysicien prix Nobel Joe Taylor (qui est aussi un passionné de radio amateur), le WSJT, qui permet aux utilisateurs de radio amateur d’extraire de l’information, même depuis de très faibles signaux.

Vue d'artiste de la charge utile 4M (source Luxspace)
Vue d’artiste de la charge utile 4M (source Luxspace)

Le retour sur Terre de ce vol d’essai est prévu aux alentours du 31 octobre / 1er Novembre.

Le projet 4M sur la page dédiée : http://moon.luxspace.lu/

Une réflexion sur “Vol test Chang’e-5 : la Chine continue sa préparation à la conquête de la Lune

  • Ce programme chinois me rappelle bien évidemment le programme soviétique Zond de vols circumlunaires, notamment les Zond-4 à 8 des années 1968-70, auxquels il faut ajouter quelques échecs ou missions annulées.

    Le programme Zond – s’il avait été un succès – aurait dû être suivi d’un programme de Soyuz circumlunaires puis de Soyuz lunaires avec des cosmonautes à bord.

    Une bonne vingtaine s’étaient entraînés dans ce but : Leonov, Kubasov, Popovich, Sevast’yanov, etc.
    avec des problèmes récurrents de sources contradictoires quant à la composition exacte des équipages.

    En tout cas, une chose est sûre, c’est qu’après les 24 Américains qui ont tourné autour de la Lune (dont 12 qui y sont allés), les prochains ne seront pas des astronautes mais des taïkonautes alias yuangyuans.

    Et pendant ce temps-là, que fait l’Europe ? On se le demande !

    Ce sera, une fois de plus, comme dans bien des domaines, “trop peu, trop tard !” Il serait peut-être temps de se réveiller et de consacrer à la Recherche tout l’argent nécessaire… plutôt que de le gaspiller comme, par exemple, à vouloir sauver la Grèce malgré elle… On ne va tout de même pas me faire croire que nous sommes moins riches (ou plus pauvres) et moins intelligents (ou plus c…) que les Chinois !

    (Chinois qui possèdent le port du Pirée, en attendant de prendre le contrôle de celui de Marseille, soit dit en passant)

    Amitiés,

    Michel

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