Rêves d'Espace

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Actualités spatiales

L’initiative “Die Astronautin” : bientôt une astronaute allemande ?

A ce jour, sur les 550 astronautes/cosmonautes/taïkonautes, seulement 60 sont des femmes. Au niveau européen, les femmes ont été peu présentes jusqu’à présent dans la sélection des astronautes. Une initiative allemande veut changer la donne.

Les femmes européennes dans l’espace

A ce jour, seulement 3 européennes ont volé dans l’espace :

  • Helen Sharman, britannique, en tant qu’invitée dans la Station MIR en 1991, pendant 7 jours
Helen Sharman avant le lancement vers la Station MIR le 18 mai 1991 (Getty Images)
  • Claudie Haigneré, française, avec le CNES puis l’ESA, pendant 2 missions, en 1996 à bord de la Station MIR et en 2001 dans l’ISS, soit un peu plus de 26 jours dans l’espace
Claudie Haigneré dans le vaisseau Soyouz de retour sur Terre en 2001 après sa seconde mission (Credit ESA/CNES)
Samantha Cristoforetti dans la Cupola de l’ISS (credit NASA/ESA)

L’initiative de HE Space

Claudia Kessler, CEO de l’agence de recrutement du domaine spatial HE Space Operations, basée à Brême en Allemagne a décidé de renverser la tendance. Pour l’Allemagne, ce sont déjà 11 astronautes qui sont allés dans l’espace, mais pas une seule femme.

Claudia Kessler est l’une des rares top managers de l’industrie aérospatiale, et elle veut changer ce palmarès car trop peu de jeunes femmes vont vers des métiers techniques, même en Allemagne. Pour elle, une astronaute allemande pourrait susciter un engouement chez les jeunes filles comme l’a fait Alexander Gerst pour les garçons allemands.

Elle a donc lancé la campagne “Die Astronautin” (l’astronaute en allemand, avec l’article féminin “die”).

Cette mission est financée à la fois par des sponsors et une campagne de financement participatif (première phase terminée à ce jour).

Le projet espère recueillir suffisamment de fonds pour pouvoir acheter un siège sur un vaisseau Soyouz, voire sur un vaisseau de SpaceX ou de Boeing qui devrait voyager vers l’ISS à partir de 2018. Les fonds vont servir également à financer l’entrainement des 2 femmes sélectionnées.

Après un appel à candidatures, ce sont 408 jeunes femmes qui se sont présentées. A l’issue d’une première sélection sur revue des CV, réponses à questions et vidéos de présentation, il n’en restait déjà plus que 86 fin 2016. Finalement, début 2017, un jury a sélectionné six candidates selon les critères d’aptitude médicale et psychologique du Centre allemand de recherche aérospatiale, le DLR, basés sur les critères de l’ESA pour la sélection des astronautes.

Deux candidates sélectionnées

Nicola Baumann et Insa Thiele-Eich sont les deux candidates sélectionnées le 19 avril par HE Space afin que l’une des deux devienne la première astronaute allemande.

Insa Thiele-Eich (à gauche) et Nicola Baumann (à droite) sont les 2 finalistes de la sélection “Die Astronautin” (credits Manfred. H. Vogel)

Nicola Baumann, née en 1985, est pilote d’Eurofighter dans l’armée de l’air allemande, la Luftwaffe. Elle la 2e pilote d’avion de chasse dans l’histoire de l’armée germanique. Elle est, entre autres, responsable de la sécurité de l’espace aérien au-dessus de l’Allemagne et d’autres pays de l’OTAN. Elle est mariée, sans enfant.

Insa Thiele-Eich, née en 1983, est météorologue et coordinatrice scientifique à l’institut météorologique de Bonn. Elle est mariée et mère de 2 filles.

Insa est la fille de Gerhard Thiele, astronaute qui a volé en novembre 2000 avec la mission STS-99 de la navette Spatiale Endeavour pendant 11 jours.

L’équipage international de la mission STS-99 : (premier rang, de gauche à droite) Mamoru Mohri (japonais) et Gerhard P.J. Thiele (allemand pour l’ESA), (à l’arrière) Janice Voss, Kevin R. Kregel, commandant de mission, Dominic L. Gorie, Janet L. Kavandi, spécialiste de la mission. (credits NASA)

Les 2 sélectionnées ont réuni les meilleurs critères internationaux, selon Ulrich Walter, membre du jury final et ex-astronaute. Ces critères comprenaient la personnalité,  la joie de vivre en particulier, l’apparence publique, l’interaction avec les médias, un véritable intérêt pour les mathématiques, l’ingénierie, la science et la technologie, la capacité à travailler en équipe et faire preuve de leadership.

Désormais, Insa et Nicola devraient commencer leur entrainement au 2e semestre 2017.

Si vous voulez suivre cette aventure : rendez-vous sur Astronautin (en version allemande ou anglaise)

 

Mise à jour 25/02/2018

Nicola Baumann est remplacée par Suzanna RandallNicola Baumann avait abandonné le programme en décembre dernier. Suzanna faisait partie des 6 finalistes.

Suzanna Randall en compétition pour devenir la première astronaute allemande (credit HE Space)

Suzanna Randall est astronome au siège social de l’European Southern Observatory (ESO) à Garching près de Munich. Elle travaille sur l’Atacama Large Millimeter Array (ALMA), le plus grand radiotélescope au monde dans le désert chilien d’Atacama. L’ALMA comprend 66 antennes géantes observant des longueurs d’onde millimétriques et submillimétriques et constitue l’observatoire le plus puissant pour l’étude de l’univers froid et lointain. L’astronome de 38 ans concentre également ses recherches sur l’évolution des étoiles bleues sous-naines pulsantes.

Suzanna Randall (à gauche) et Insa Thiele-Eich en compétition pour devenir la première astronaute allemande (credit ESO/M. Zamani)

2 réflexions sur “L’initiative “Die Astronautin” : bientôt une astronaute allemande ?

  • Michel Clarisse

    NB : Claudie Haigneré avait effectué son 1er vol spatial en tant que Claudie André-Deshays.

    Quatre autres Européennes avaient été sélectionnées mais ne sont jamais allées dans l’espace.

    Il s’agit de Renate Luise Brümmer (D), Heike Walpot (D), Marianne Merchez (B) et Sarah Brightman (UK).

    Cette dernière sera remplacée par Aydyn A. Aimbetov et c’est à cette occasion que j’ai fait connaissance de « rêves d’espace »…

    A l’instar de Claudie Haigneré, Heike Walpot et Marianne Merchez sont mariées à des astronautes.

    Heike Walpot (déjà bien connue comme nageuse sous le nom de Heike John) est la femme de Hans Wilhelm Schlegel et Marianne Merchez est celle de Maurizio Cheli.

    Renate Luise Brümmer (désormais Brümmer-MacLennan) et Gerhard P. J. Thiele (le père d’Insa Thiele-Eich) avaient été les doublures (« back-up ») de Hans Wilhelm Schlegel (le mari de Heike Walpot) et Ulrich Walter pour la mission STS-55 / Columbia F-14 / Spacelab D-2.

    ***

    Plusieurs autres Européennes (sans compter bien sûr les Russes) avaient été présélectionnées, notamment Anny-Chantal Levasseur-Regourd et Françoise Varnier (F), Elke Griedl, Eva Maria Müller et Gertraud Waich (A), Janne Holt-Pedersen (DK), Deirdre McMahon (IRL), Maria Barbara Negri (I), Mariët Anna Hofstee (NL), Gunn Marie Hansen (N), Maria Edberg (S), Hania R. Allan, Karen T. Carr, Lynne Dias, Gillian Hastings, Alyson Jackson, Theresa K. Neil, Mary L. Roberts, Susan Robertson et Linda Timothy (UK).

    Parmi les candidates connues, je peux citer également Edwige Bonnevie, Pascale Briand, Geneviève Debouzy, Hélène Lacour-Frankel et Suzanne Oberlin (F), Sini Merikallio et Noora Partamies (FIN), Isabelle Georis et Nancy Vermeulen (B), Anett Fehér (H)… et Suzanna Randall (D) (voir plus bas) etc.

    ***

    Outre Insa Thiele-Eich et Nicola Baumann (sélectionnées le 19 avril 2017), quatre autres candidates avaient été présélectionnées par HE Space à la fin février.

    Il s’agit de Lisa Marie Haas, Susanne Peters, Magdalena Pree (qui a la double nationalité allemande et autrichienne) et Suzanna Randall (qui fut candidate pour le groupe ESA de 2009).

    Il y avait 408 candidates dont 86 « hautement qualifiées » –> 6 –> 2.

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  • Michel Clarisse

    suite

    Parmi les candidates astronautes connues, il y avait également les regrettées Caroline Aigle (décédée le 21/08/07) et Fatima Dyczynski.

    Cette dernière était une Allemande (mais partageant le plus clair de son temps entre les Pays-Bas et l’Australie) décédée le 17/07/14 lors de la catastrophe aérienne du vol MH 17 de la compagnie Malaysia Airlines (déjà tristement célèbre pour une autre catastrophe…), un Boeing 777 (dont l’équipage aurait voulu faire des économies de carburant !…) reliant (ou devant relier) Amsterdam à Kuala Lumpur abattu par les forces pro-russes – sinon par les Russes eux-mêmes – au-dessus du Donbass (Ukraine).

    Cette agression délibérée – mais qui peut se comprendre compte tenu de l’altitude anormale de cet avion – fit 298 victimes, 15 membres d’équipage et 283 passagers. A noter que cette guerre civile n’est toujours pas terminée et ne le sera jamais… Seulement voilà, on n’en parle plus.

    Caroline et Fatima resteront pour toujours dans nos coeurs.

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