Rêves d'Espace

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L’actualité spatiale de la semaine du 15 janvier : Epsilon, Long March, Atlas 5 et Electron

L’année commence vraiment bien avec des lancements depuis presque tous les continents. Ne manque que depuis l’Amérique du Sud, avec le Centre Spatial Guyanais, mais c’est prévu le 25 janvier [rappel : Calendrier des lancements à travers le monde et des grands événements sur l’ISS]

Epsilon confirme

Le 17 janvier, succès pour le troisième lanceur japonais Epsilon : après un peu moins de 53 minutes de vol, ASNARO-2 été placé sur orbite basse héliosynchrone. Le décollage avait eu lieu à 21h06 UTC depuis le Uchinoura Space Center.

Lancement Epsilon / Asnaro-2 le 17/01/2018 (credit Jaxa)

Le satellite Asnaro-2, Advanced Satellite with New System Architecture for Observation 2 (Satellite avancé avec Nouveau ARchitecture Système pour l’Observation), est un satellite d’observation radar de nouvelle génération avec une plateforme compacte. Ses meilleures images auront une résolution d’un mètre ou mieux sur une bande de 10km au sol. Il va rejoindre Asnaro-1 lancé en 2014.

Il ne s’agissait que du 3e lancement de cette fusée légère à bas coût (à terme) dont le vol inaugural s’est tenu en septembre 2013. Ce lancement prévu initialement en novembre 2017 avait été reporté suite à une anomalie sur le 4e étage.

Long March : et de 4 !

Déjà un quatrième lancement pour la famille des Longue Marche chinoises (ou Chang Zheng) en 2018. Une CZ-11 a décollé le 19 janvier à 4h11 UTC depuis le centre de lancement des satellites de Jiuquan.

Lancement Long March 11 : Jilin-1 07 et 08 et 4 cubesats le 19/01/2018 (credits Xinhua/Yang Xiaobo)

Deux satellites d’observation à haute résolution Jilin-1 Video 07 et 08 (ou (Lingqiao-07 et 08) ) ainsi que les cubesats 6U Xiaoxiang-2 et Quantutong-1 (QTT-1), le cubesat 2U Zhou Enlai et un cubesat 3U pour la société canadienne Kepler Communications.

En octobre 2015, quatre satellites commerciaux Jilin-1 avaient déjà été envoyés dans l’espace. En janvier 2017, c’était au tour de Jilin-1 Video 03 puis Jilin-1 Video 04, 05 et 06 en novembre de l’année dernière. A terme, il serait prévu que cette constellation soit composée de 60 satellites en orbite d’ici 2020 pour être en mesure de capturer des vues de tout point de la Terre toutes les 30 minutes.

Xiaoxiang-2 embarque quatre expériences pour tester la technologie de détection par fibre optique, un logiciel radio spatial, une radio amateur et un stabilisateur d’image. QTT-1 effectuera des vérifications de la technologie pour des charges utiles de navigation et de communication intégrées, ainsi que des micro-caméras de télédétection et des récepteurs AIS (Automatic Identification System). Zhou Enlai est un cubsesat développé par des étudiants. Le cubesat canadien servira à la communication “machine to machine” (M2M).

Ce lancement était également le 100ème tir orbital depuis le centre de lancement de satellites de Jiuquan, selon des sources militaires et spatiales chinoises. Jiuquan est le premier site de lancement de la Chine construit en 1958, dont le premier décollage vers l’espace a eu lieu le 24 avril 1970 avec le satellite Dongfanghong-1 à bord d’une Long March 1. Il y a notamment été depuis lancé 11 vaisseaux spatiaux Shenzhou, dont six missions en équipage et deux laboratoires Tiangong [lire Le programme spatial habité chinois : hier, aujourd’hui et demain ?]

Atlas 5 lance un nouveau satellite militaire US

Les lancements militaires américains ne faiblissent pas. Cette fois-ci c’est une Atlas 5 qui a décollé avec le satellite SBIRS GEO Flight 4 depuis Cap Canaveral en Floride le 20 janvier à 0h48 UTC.

Lancement Atlas 5 / SBIRS-Geo4 le 20/01/2018 (credit ULA)

SBIRS GEO Flight 3 Launch

Le 4e satellite du Space Based InfraRed System (SBIRS) a été placé sur orbite de transfert géostationnaire pour le compte de l’US Air Force dans le cadre d’une constellation de satellites de détection avancée des attaques de missiles balistiques vers les Etats-Unis. SBIRS-GEO 3 avait été lancé en janvier 2017.

SBIRS GEO Flight 4 Encapsulation

Il s’agissait du deuxième lancement en 1 semaine pour ULA après la Delta IV de la semaine dernière. Le prochain lancement n’est prévu désormais qu’en mars.

Succès pour Electron

Le nouveau lanceur de l’entreprise privée Rocket Lab a effectué un second vol réussi. Electron a décollé du Rocket Lab launch facility en Nouvelle-Zélande le 21 janvier à 1h43 UTC.

Lancement Electron “Still Testing” le 21/01/2018 (credit Rocket Lab)

Ce décollage était prévu initialement en décembre 2017 mais avait été reporté à de multiples reprises. L’entreprise privée américaine n’avait pas affiché un optimisme exagéré en dénommant ce lancement “still testing” (encore en test), après l’échec de la mise sur orbite du premier essai suite à une erreur de contrôle au sol.

Trois satellites d’observation étaient à bord de “Still Testing” : deux cubesats Lemur de Spire Global pour le suivi des navires et la collecte de données atmosphériques, et un cubesat de Planet qui en possède déjà plus d’une centaine sur orbite. Ils ont été mis sur une orbite 290 x 530 km. Toutefois, des objets supplémentaires ont été catalogués par l’organisme américain de suivi des objets lancés par l’homme en orbite, sur une orbite plus circulaire à 500 kilomètres d’altitude. Un porte-parole de Rocket Lab a déclaré que la société publierait dans les prochains jours des informations sur les charges utiles supplémentaires transportées lors du lancement.

Electron a donc réussi dès son 2e vol, le premier lancement commercial depuis l’hémisphère sud. Rocket Lab a prévu jusqu’à 9 missions en 2018 et jusqu’à plus d’une cinquantaine de lancements par an de petites charges utiles jusqu’à 150 kg [détails dans Electron, un nouveau petit lanceur].

En bref :

  • Réhausse de l’ISS

    Le 17 janvier 2018, une correction programmée de l’orbite de l’ISS a été effectuée afin de préparer l’arrivée du cargo Progress MS-08 dont le lancement est prévu le 11 février à ce jour, et le retour du Soyouz MS-06 prévu le 28 février actuellement. Les moteurs du module russe Zvezda de la Station spatiale internationale ont été allumés pendant 15,6 secondes. La Station a reçu une accélération de 0,24 m/s ce qui a relevé l’altitude de l’ISS. Les paramètres d’orbite sont alors devenus : 402,8 km en altitude minimale, 422,7 km hauteur maximale, période orbitale de 92,60 minutes et inclinaison de l’orbite à 51,625 degrés.

  • Changement d’affection des équipage de l’ISS

Le 18 janvier, la NASA a annoncé un changement dans l’affectation des équipages à venir pour l’ISS. Jeanette Epps qui devait partir en juin avec l’Expedition 56/57 (et donc avec l’européen Alexander Gerst) est remplacée par Serena Auñón-Chancellor, sélectionnée en 2009, et qui devait participer à l’Expedition 58/59. Cette dernière est remplacé par Anne McClain, sélectionnée en 2013. Les raisons du remplacement de Jeanette n’ont pas été précisées. Jeanette Epps qui devait devenir la première afro-américaine de l’histoire (homme et femme confondus) à faire un séjour long dans l’ISS, devra désormais attendre.

Le nouvel équipage 56/57 : Serena Auñon-Chancellor, Sergei Prokopyev et Alexander Gerst (credit Roscosmos)
  • Le satellite Angosat-1 ne répond plus à nouveau

Une première perte de contact avec le satellite avait eu lieu 42 minutes après son lancement le 26 décembre dernier. Puis le client angolais du satellite et son constructeur RSC Energia avaient déclaré avoir repris la main sur le satellite. Mais début janvier, Angosat-1 a continué à dériver ne se mettant pas sur la longitude prévue à son fonctionnement opérationnel et sortant de la zone de communication du centre de contrôle de la mission à Korolev. RSC Energia a publié un communiqué de presse lundi 15 janvier informant que, grâce à la télémétrie disponible, ils ont été en mesure de diagnostiquer un problème dans le système d’alimentation électrique du satellite. RSC Energia a annoncé attendre qu’Angosat-1 fasse le tour de la planète pour réapparaître dans la zone de communications à la mi-avril pour effectuer des opérations de dépannage. RSC Energia attend également pour avoir toute la visibilité lors des manœuvres du satellite et ne pas mettre en danger d’autres satellites en cas de problèmes. AngoSat-1 ne constituerait pas actuellement un danger pour les satellites actifs en orbite géostationnaire car il dérive vers l’ouest sur une orbite variant de 177 à 329 Kilomètres au-dessus de l’orbite GEO idéale. Cette orbite est sans satellites opérationnels, mais elle empiète sur la région protégée GEO qui s’étend de 200 kilomètres au-dessous à 200 kilomètres au-dessus de la ceinture GEO. (informations spaceflight101).

  • Le cargo Progress a 40 ans !

Le 20 janvier 1978 un lanceur Soyouz-U décolle du cosmodrome de Baïkonour avec à son bord, le premier cargo ravitailleur Progress-1. Il est correctement placé sur une orbite basse et s’amarre à l’arrière de Saliout-6 le 22 janvier 1978. Le vaisseau a une masse de 7020kg. La cargaison est constituée de 970kg d’ergols, 57kg d’air et de 1260kg de matériels divers dans le compartiment pressurisé. La cargaison est destinée au premier équipage de la station orbitale Saliout-6 : Youri ROMANENKO et Gueorgui GRETCHKO. Il se sépare de la station le 6 février 1978 et est détruit dans l’atmosphère le 8 février 1978.

Plus de détails dans l’histoire du Progress sur Kosmonavtika.

Un des premiers Progress (credit RKK Energia)
  • Un essai statique et un décollage qui se font attendre pour la Falcon Heavy

Avant son décollage attendu pour fin janvier (désormais en février ?), l’essai statique de la Falcon Heavy a encore été reporté plusieurs fois. SpaceX a toutefois réalisé pour la première fois des tests de remplissage des 3 boosters en même temps la semaine dernière. Pas de nouvelle date fiable pour la tentative d’essai statique des 27 moteurs. Finalement, on peut penser que SpaceX veut mettre toutes les chances de son côté pour ce vol inaugural malgré une statistique de réussite à 50/50 affichée au départ par son fondateur Elon Musk.

Pour comprendre pourquoi il faut être patient, lisez l’article d’Eric : [SpaceX] Falcon Heavy, quel est le problème?

Une réflexion sur “L’actualité spatiale de la semaine du 15 janvier : Epsilon, Long March, Atlas 5 et Electron

  • Michel Clarisse

    L’année commence vraiment bien avec des lancements depuis presque tous les continents. Ne manque que depuis l’Amérique du Sud, avec le Centre Spatial Guyanais, mais c’est prévu le 25 janvier [rappel : Calendrier des lancements à travers le monde et des grands événements sur l’ISS]

    NB : il manque aussi l’Europe (le Kazakhstan étant en Asie centrale), l’Afrique et l’Antarctique !…

    Pour mémoire, il existait deux bases spatiales en Afrique, celles de Hammaguir (Algérie) et de San Marco (Kenya).

    Zhou Enlai est donc lui aussi parti dans l’espace !…

    NB : suite au « removal » de Jeanette Epps, les prochains équipages à destination de l’ISS devraient donc être les suivants :

    – Soyuz MS-08 / ISS 55-56 : Oleg G. Artem’yev (2e vol) – Andrew J. Feustel (3e vol) – Richard R. Arnold II (2e vol) ;
    – Soyuz MS-09 / ISS 56-57 : Sergey V. Prokop’yev (1er vol) – Alexander Gerst (2e vol) – Serena M. Aunon-Chancellor (1er vol) ;
    – Soyuz MS-10 / ISS 57-58 : Aleksey N. Ovchinin (2e vol) – Nikolay V. Tikhonov (1er vol) – Tyler N. Hague (1er vol) ;
    – Soyuz MS-11 / ISS 58-59 : Oleg D. Kononenko (4e vol) – David Saint-Jacques (1er vol) – Anne C. McClain (1er vol) ;
    – Soyuz MS-12 / ISS 59-60 : Oleg I. Skripochka (3e vol) – Andrey N. Babkin (1er vol) – Shannon B. Walker (2e vol) ;
    – Soyuz MS-13 / ISS 60-61 : Aleksandr A. Skvortsov, Jr. (3e vol) – Luca S. Parmitano (2e vol) – x (USA) ;
    – Soyuz MS-14 / ISS 61-62 : x (Pavel V. Vinogradov ?) – x – x ;
    – Soyuz MS-15 / ISS 62-63 : x (Russie) – Soichi Noguchi (3e vol) – Jessica U. Meir (1er vol).

    En effet, Jessica Meir vient d’être affectée en tant que doublure (désormais de « x », remplaçant Anne McClain) dans l’équipage de Soyuz MS-13 / ISS 60-61 et, en tant que telle, devrait donc faire partie logiquement de l’équipage principal de Soyuz MS-15 / ISS 62-63. (source : gctc.ru du 22/01/18).

    En tout cas, je me demande bien ce qui a pu arriver à Jeanette Epps. Si elle est malade, je lui souhaite un prompt rétablissement et bonne chance pour une future mission.

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