Rêves d'Espace

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L’actualité spatiale de la semaine du 3 avril : ISS, Maxus-9 et Georgy Grechko

Ariane 5 est toujours clouée au sol en raison des grèves en Guyane. Du coup, cela a aussi reporté le lancement d’une Soyouz européenne. Les plannings des autres lanceurs ne sont pas tous très fiables non plus. A voir dans Calendrier des lancements à travers le monde et des grands événements sur l’ISS.

La sortie spatiale de Peggy Whitson et Thomas Pesquet prévue initialement le 6 avril a également été reportée car ils attendent du matériel qui doit être amené par le cargo ravitailleur Cygnus OA7. L’EVA devrait avoir lieu le 24 avril, mais cela reste à confirmer en fonction du lancement du cargo planifié désormais au 18 avril.

Voilà ma synthèse de ce qui s’est passé la semaine dernière dans l’actualité spatiale.

Elévation de l’orbite de l’ISS

En raison de son altitude relativement basse à 400 km d’altitude, l’ISS tombe doucement vers la Terre et cela nécessite des corrections d’orbite régulières. Ces corrections sont également faites afin de faciliter les rendez-vous avec les vaisseaux habités ou les cargos. C’est pourquoi, le 3 avril, les moteurs du module de service Zvezda ont été mis à contribution pendant 35,6 secondes.

La vitesse de la Station a été augmentée de 0,55 m/s. Ainsi, l’ISS passera au bon moment au-dessus du Kazakhstan pour l’atterrissage du Soyouz MS-02 le 10 avril et pour l’arrivée du Soyouz MS-04 après son décollage de Baïkonour le 20 avril, économisant par ailleurs les carburants à bord des vaisseaux.

Exemple de propulsion d’un moteur du module russe Zvezda de l’ISS (crédit Roscosmos)

Maxus, une fusée suborbitale pour des expériences en “zéro G”

Je parle peu ici des fusées-sondes ou des fusées suborbitales, sauf celles de Blue Origin. Mais la fusée MAXUS commence à avoir des performances intéressantes.

Le 7 avril 2017, la neuvième mission opérationnelle de la fusée suborbitale Maxus a été effectuée. Maxus-9 a décollé du Centre spatial Esrange à Kiruna, en Suède à 9h30 UTC.

Décollage de la fuse-sonde Maxus-9 le 7 avril 2017 (crédit SSC-Fredic Alm)

Cinq expériences pour une masse totale de 600 kg de charge utile étaient à bord.  La fusée en trajectoire balistique a rejoint une altitude de 679 km. Les modules contenant les expériences ont été détachées, fournissant ainsi 12 minutes de chute libre, ou d’impesanteur, aux expériences, puis revenir sur terre sous parachutes.. Les modules d’expériences ont été récupérés et retournés au site de lancement par hélicoptère.

Les cinq expériences à bord de la fusée de sonde Maxus-9, lancée à partir du centre spatial Esrange à Kiruna, en Suède, le 7 avril 2017 (crédit SSC & Airbus)

Les expériences concernaient des domaines divers comme des tests en biologie cellulaire, la combustion de poussières métalliques, la physique de solidification et l’aérodynamique. Une expérience a observé comment une flamme se propage à travers une suspension de particules de fer dans un gaz. En apesanteur, la suspension reste stable et la flamme se déplace sans interruption, révélant le processus de propagation. C’est important pour les chercheurs en énergie car la combustion du fer ne produit aucun gaz à effet de serre et pourrait servir de vecteur d’énergie à zéro émission à l’avenir. Il y avait aussi quatre échantillons d’alliages légers pré-solidifiés dans des conditions différentes. Ces alliages sont utilisés dans la fabrication des aubes de turbines de réacteurs de nouvelle génération. Le test de leur solidification en microgravité est une étape importante vers la validation de la production de pales de turbine par exemple.

Les chercheurs ont pu suivre les résultats et ajuster les paramètres d’expérience pendant le vol, récupérer leur expérience dans la journée et donc d’avoir des résultats rapidement.

L’Agence Spatiale Européenne finance la fusée et les modules expérimentaux. Airbus Defence and Space est responsable du projet global et la Swedish Space Corporation (SSC) fournit le centre de lancement. De nombreux autres partenaires européens sont aussi impliqués.

Source principale de l’article : Maxus-9 provides a little microgravity

3 mois de plus pour Peggy Whitson

Le 5 avril, l’annonce a été officielle : Peggy Whitson ne reviendra pas sur Terre avec ses coéquipiers de l’Expedition 50/51 Oleg Novitskyi et Thomas Pesquet. Elle va rester 3 mois de plus sur l’ISS.

Détails et raisons à lire dans l’article suivant : ISS : changements de rotation dans les équipages ; 3 mois de plus pour Peggy Whitson

Peggy Whitson au milieu de Shane Kimbrough (à droite) et Thomas Pesquet pendant la préparation aux deux sorties spatiales de janvier 2017 (Credit NASA)

Décès de Georgy Grechko, le pionnier d’Orlan.

Le cosmonaute Georgy Grechko (credit Roscosmos)

Ce 8 avril 2017, le chimiste-pilote Georgy Mikhailovich Grechko est décédé à l’âge de 86 ans. En 1966, il entra dans le détachement des cosmonautes, à l’origine pour soutenir l’ancienne course spatiale de l’Union soviétique avec les Etats-Unis pour aller sur la lune.

Georgy GRECHKO a réalisé 3 vols spatiaux d’une durée totale de 134 jours 20 heures 32 minutes 58 secondes : en 1975, avec Alexei Gubarev, à bord du vaisseau spatial Soyuz-17, en 1977/1978 avec Yuri Romanenko, sur le Soyouz-26 et la station orbitale Salyut-6, et en 1985, avec Vladimir Vasyutin et Alexander Volkov, sur Soyouz T-14 et la station orbitale Salyut-7. Il a réalisé son dernier vol spatial à l’âge de 54 ans.

Georgy Grechko teste une combinaison Orlan à bord de la station spatiale Saliout 6 en décembre 1977 (crédit Roscosmos)

En 1977, il a fait la première sortie dans l’espace, pendant 1 heure et 28 minutes, avec la combinaison spatiale Orlan toujours utilisée pour les sorties russes à l’ISS.

Changement de commandement sur l’ISS

Ce dimanche 9 avril, comme le veut la tradition à bord de l’ISS, quelques heures avant son retour sur Terre, le commandant de la Station passe le commandement à son successeur. Shane Kimbrough a donc laissé le commandement de la Station à Peggy Whitson. C’est le début de l’Expedition 51 !

L’équipage de l’Expedition 50 lors de la passation de commandement de l’ISS le 10/04/2017 (credit NASA TV)

Peggy Whitson devient la première femme à assurer par 2 fois le commandement de l’ISS.

Ce 10 avril, Shane Kimbrough, Sergey Ryzhikov et Andrey Borisenko sont bien revenus sur Terre à bord de leur Soyouz MS-02. Mais ça, ce sera pour le recap de la semaine prochaine 😉 !

 

https://youtu.be/00z4JG_9sDY

 

2 réflexions sur “L’actualité spatiale de la semaine du 3 avril : ISS, Maxus-9 et Georgy Grechko

  • Michel Clarisse

    On peut dire que les Guyanais nous font part de leur courroux !…

    Toujours est-il que, dans l’ensemble, sauf exceptions qui confirment la règle, ils n’ont pas fait trop de casse, ce contrairement aux casseurs professionnels de l’ultra-gauche bien de chez nous (“zadistes”, “nuitdeboutistes” et autres “droitsdelhommistes” anti-français par exemple) alors que l’on est soi-disant en état d’urgence. C’est pas grave, c’est l’Etat qui paye !

    Georgiy M. Grechko s’est surtout rendu célèbre pour avoir sauvé la vie de son collègue Yuriy V. Romanenko (le père de Roman) qui s’était trop éloigné de la station orbitale sans être bien attaché lors d’une SEVA (stand-up EVA) le 19 décembre 1977 (mission Soyuz 26 / Salyut 6 / Soyuz 27). C’était une opération de contrôle suite à l’échec du RV de Soyuz 25 avec Salyut 6.

    Il était à mon avis plus un physicien qu’un chimiste. Il avait un doctorat de Maths de l’Institut de Mécanique de Leningrad (redevenue Saint-Petersbourg). Il fut sélectionné 4 fois comme cosmonaute (dans 4 groupes différents) !

    Outre ses 3 vols spatiaux, il fit au moins 5 fois partie d’un équipage de réserve : pour les missions Soyuz 6, 7, 9, 12 et T-11.

    NB : Vechnaya Pamyat = Mémoire éternelle (ou Souvenir éternel).

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  • Michel Clarisse

    A noter que Peggy Whitson devrait devenir le 24 avril le “number one” des astronautes US (devant “Jeff” Williams qui en est à un total de 534 jours 2 h 48 mn).

    Au terme de la mission Soyuz MS-02-04 / ISS 50-52, elle devrait arriver en 7e position des hommes (au sens large) de l’espace derrière 6 cosmonautes (Padalka, Malenchenko, Krikalyov, Kaleri, Avdeyev et Pol’yakov).

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